LE DIRECTEUR EXÉCUTIF DE HRW NOTE DES PROGRÈS DANS LA LUTTE CONTRE L’IMPUNITÉ

Jeudi 23 juillet 2015 - 06:16

Cette Ong se dit, cependant préoccupée par le climat de répression à l’approche des élections.
Avant de boucler son séjour de travail en RDC, le directeur exécutif de Human Rights watch (HRW) Kenneth Thomas Roth reconnaît des progrès en ce qui concerne la lutte contre l’impunité et l’amélioration de la sécurité dans l’Est de la RDC. Ce responsable de la célèbre Ong américaine a fait cette révélation hier mercredi 22 juillet au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue à Kinshasa. Malgré ces progrès, beaucoup reste à faire, a-t-il dit.

" Nous applaudissons les efforts du Gouvernement congolais, de ces institutions et de sa société civile active concernant des mesures prises pour mettre fin au conflit et renforcer les respects de droits humains ", renchérit-il. Cependant, déclare-t-il : " bien que nous ayons observé certains progrès s’agissant de la lutte contre l’impunité et l’amélioration de la sécurité dans l’est de la RDC, nous sommes profondément préoccupés par le climat de répression à l’approche des élections ". " Je suis en RDC pour parler directement avec les représentants du gouvernement de mes inquiétudes quant aux graves violations des droits humains persistantes et de leur impact sur la population ", indique-t-il.
Kenneth Roth reconnaît aussi des progrès notables réalisés pour traduire en justice les individus responsables de crimes internationaux graves par rapport à la situation à l’est de la RDC. A ce niveau, le directeur exécutif de HRW a salué la reddition et le transfert en mars 2013 à la CPI du chef rebelle Bosco Ntaganda. Ce qui, pour lui, représente une avancée pour la justice internationale et pour la lutte contre l’impunité en RDC. Kenneth Roth a félicité la RDC pour avoir coopéré davantage avec la CPI dans le transfert de suspects à La Haye.
Ce professionnel de la défense des droits de l’homme a évoqué la chute du groupe rebelle M23 ainsi que la reddition consécutive de plusieurs milliers de combattants de nombreux groupes armés, ont également constitué des avancées importantes qui a, cependant, déploré le fait que la grande majorité d’individus responsables de graves violations dans l’Est de la RDC, demeurent impunis. Selon lui, les procès qui ont eu lieu ont souvent été entachés de graves irrégularités.
Par ailleurs, le directeur exécutif de cette organisation de droits humains recommande au gouvernement de la RDC, de faire avancer sa proposition d’établir un mécanisme de justice spécialisé comprenant des experts internationaux. Ce, en vue de poursuivre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en RDC.
Enfin, Kenneth Roth a soulevé le cas de deux hommes suspectés de crimes graves, recherchés par la justice, mais qui sont toujours en liberté. Il s’agit de Sylvestre Mudacumura, chef du groupe rebelle des FDLR, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI depuis trois ans pour neuf chefs d’accusation de crimes de guerre présumés et de Ntabo Ntaberi Sheka, sous le coup d’un mandat d’arrêt congolais, émis en janvier 2011 pour crimes présumé contre l’humanité pour viol de près de 400 personnes en 2010.
A cet effet, le directeur exécutif de HRW appelle le gouvernement de la RDC ainsi que la MONUSCO à agir de toute urgence pour arrêter ces deux hommes. Cela, indique-t-il, enverrait le message selon lequel un mandat d’arrêt est un appel à agir pour mettre fin aux violations des droits humains et réclamer justice pour les victimes.
Le directeur exécutif de HRW qui a quitté la RDC hier mercredi dans la soirée, a eu plusieurs rencontres avec notamment le chef de l’Etat, les présidents du parlement, les membres du gouvernement, les défenseurs des droits humains ainsi que les dirigeants de certains partis politiques. MAMOU

 

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