En dépit du fait qu’elle pesait plusieurs centaines de millions de dollars américains et qu’elle était pointée comme l’une des institutions financières la plus florissante et la mieux implantée à travers la République, la Banque Congolaise avait été liquidée en 2011, sans le moindre état d’âme. Le « coup monté et réussi » portait, paradoxalement, les signatures de « Kuluna en cravates », politiciens de leur état pour la plupart, qui y avaient souscrit des crédits pharaoniques.
En mettant brutalement fin à l’existence de la Banque Congolaise, ces filous politiques avaient réalisé un double exploit : effacer leurs lourdes dettes et sacrifier l’épargne des dizaines de clients. Ces derniers continuent d’attendre, voici cinq ans, le remboursement hypothétique de leurs avoirs, pendant que les jouisseurs politiques se frottent les mains.
Regroupés au sein de ce que l’on peut qualifier de « Syndicat des pilleurs » de la République, nombre d’entre eux apparaissent sur la longue liste des débiteurs du Font de Promotion de l’Industrie (FPI). Leur modus operandi est très simple : distraire l’opinion en faisant beaucoup de bruit autour de la présumée mégestion de cet établissement public et échapper, sans frais, à toute poursuite judiciaire.
En exhumant le dossier de plus de 140 millions de dollars américains en souffrance dans les placards de leurs sociétés fictives, ils visent non pas la défense de l’intérêt collectif mais plutôt cherchent à « tirer à balles réelles » sur le Comité de gestion du FPI, de manière à précipiter son limogeage et faire enterrer, par ricochet, le dossier de leurs scandaleuses ardoises.
Tant que les portes des prisons ne s’ouvriront pas sur ces criminels économiques, ils vont persister dans leur sale besogne de pillage systématique et organisé des institutions financières congolaises, laissant du coup le secteur bancaire sous le contrôle des expatriés. Comment faire émerger une classe moyenne congolaise et créer des richesses certaines si des débiteurs politiques insolvables ne sont jamais inquiétés après avoir dilapidé l’argent du contribuable congolais ?
C’est le lieu de s’interroger sur le rôle du Conseiller spécial du Chef de l’Etat chargé de la Bonne gouvernance, de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette fonction aurait-elle encore sa raison d’être si ceux qui pillent impunément le patrimoine collectif ne sont jamais inquiétés ? Dans un Etat « normal », les criminels économiques s’exposent à la rigueur de la loi, c’est-à-dire aux condamnations judiciaires, au remboursement des biens ou fonds volés ou encore à la confiscation de leurs biens. Sans cela, ils ne se lasseront jamais de nuire aux intérêts du grand nombre.
Kimp