Le parti CONADE de l’opposant Moni Della agréé

Vendredi 3 juin 2016 - 08:41
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Le ministère de l’Intérieur a finalement délivré l’agrément au parti Conade- Conservateurs de la Nature et Démocrates de l’opposant Moise Moni Della. L’attente aura été longue mais l’essentiel est fait. Le leader des Conade a salué l’esprit républicain du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, tout en soulignant le calvaire administratif subi pour obtenir ce document. La reconnaissance légale était importante, dit-il.  Il permet à ce parti membre de l’Alternance pour la république d’œuvrer au grand jour. L’écologie a désormais un porte-voix au Congo-Kinshasa. Au moment où toute la planète focalise son combat sur le réchauffement climatique, le parti de Moni Della est là pour défendre les intérêts du pays. Avec ce sésame, le leader écolo va désormais bien se déployer partout au pays pour prêcher la conservation de la nature et la protection de l’environnement. Après sa rupture avec Roger Lumbala, Moise Moni Della avait annoncé le 07 mars 2016 la création de  son propre parti politique. L’ancien coordonnateur adjoint de Soutien à Etienne Tshisekedi n’avait pas trainé pour déposer les dossiers relatifs à la demande de l’acte d’agrément de son nouveau parti au ministère de l’intérieur. Mais depuis mars, Moni Della ratisse large. Conade aura une grande envergure nationale parce que l’implantation du parti se poursuit dans d’autres provinces, explique-t-il.  Combattant depuis les premières heures des années-démocratie, Moni Della sait défendre ses idées. Il agit plus par conviction que par sentiment. Aujourd’hui, il mouille le maillot avec d’autres leaders au sein de la plateforme Katumbiste- Alternance pour la République. Le 26 mai dernier lors de la marche de l’opposition, il avait mobilisé ses militants par millier à Kinshasa et dans d’autres provinces du pays pour dire non au troisième mandat. L’opposant radical avait dénoncé l’interprétation de l’article 70 de la constitution par la cour constitutionnelle. Interprétation qu’il avait qualifiée d’erronée, biaisée, tronquée. C’est pourquoi, il avait exhorté le peuple à vaincre la peur parce que, dit-il, lorsque le peuple se met débout, il est plus fort qu’une bombe atomique et capable de déplacer les montagnes. L’exemple des peuples égyptien, tunisien, burkinabé en est une parfaite illustration. Moni Della appelle tous les jours à l’unité de l’opposition pour combattre cette nouvelle forme de dictature. Et pour ça, l’opposant a failli payer de sa peau. Sa résidence avait été presque vandalisée. Des hommes armés l’avaient cherché partout dans sa maison. Heureusement qu’il était en dehors du pays. A la tête de sa propre machine politique, Moni Della marquera les esprits. C’est un vrai challenge auquel il jettera toutes les forces dans la bataille pour atteindre son objectif, a confié un des ses proches. Avec Tshisekedi, le leader écolo a été sur tous les fronts. Arrêté, tabassé puis exilé, l’ex-SG du RCD-N n’a jamais renoncé à sa lutte pour la démocratie au Congo-Kinshasa. S’il a décidé de lancer son propre parti, c’est suite aux divergences avec son ancien leader et ami, Roger Lumbala.  Lumbala qui est prêt à participer au dialogue politique aujourd’hui. Pourtant, Moni Della a toujours réfuté cette idée considérant le dialogue comme une voie choisie par le président Kabila pour se donner un troisième mandat. Mandat interdit par la constitution et qu’aucun vrai démocrate ne peut accepter.