Le Premier ministre belge contre les « glissements » en Afrique

Vendredi 2 octobre 2015 - 16:25

Le dossier relatif aux fins de mandat de plusieurs Chefs d’Etat africains s’est invité aux Nations Unies dès la séance d’ouverture. Dans sa communication de circonstance, le lundi 28 septembre, le président américain Barack Obama a fermement condamné les velléités de violation des Constitutions et le non respect de la volonté du souverain primaire dans la gestion des affaires publiques. Une fois de plus, il a dénoncé les mandats à vie et les atteintes persistantes aux libertés individuelles, particulièrement celles d’expression et d’opinion.

Comme si le message du numéro un de l’Etat le plus puissant de la planète n’était pas bien entendu et compris des gouvernants africains, le Premier ministre belge, Charles Michel, a estimé devoir enfoncer le clou. Dans son intervention du mercredi 30 septembre, il a réservé un long chapitre aux processus démocratiques en Afrique. A l’instar de son homologue américain, il s’est inquiété du déficit de démocratie, qui se traduit par l’ignorance des aspirations du peuple. Il a rappelé à ceux qui font la sourde oreille à l’opinion publique interne que leur entêtement finit toujours par les perdre. A ceux qui ont encore la possibilité de s’aménager des retraites politiques honorables, il a recommandé de ne pas copier le mauvais exemple du Burundi.

La leçon à tirer de ces douces mises en garde lancées à partir de la tribune des Nations Unies, devant les dirigeants et peuples du monde entier, est que les présidents africains ont intérêt à rompre avec les régimes totalitaires, qui constituent de terribles freins à la bonne gouvernance et au développement. L’on a compris que le challenge à gagner par les Africains est d’abord de les laisser choisir librement les animateurs de leurs institutions avant de laisser circuler librement les idées novatrices, gage du progrès social et économique. En un mot comme en cent, ceux qui sont affaires à travers le continent devraient se garder de gouverner éternellement par défi, au risque de sortir de la scène politique par la petite, porte, à l’image de Blaise Compaoré au Burkina Fasso ou de ses malheureux « héritiers » du RSP (Régiment Spécial Présidentiel).

Kimp