Le vrai dialogue est à venir

Lundi 5 septembre 2016 - 11:41
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En RD Congo, chaque fois que le pays  tend à organiser un forum censé sortir la nation du bourbier, l’histoire se répète. Aujourd’hui même ceux qui rejetaient le dialogue sont devenus des grands défenseurs de ce forum. Et ceux qui avaient réclamés corps et âme la tenue du dialogue sont diabolisés.

Se penchant sur les Résolutions  2098, 2147,2211, 2277 et 2293 du conseil de sécurité , leader charismatique de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) , Etienne Tshisekedi continue à défendre le dialogue politique comme une voie royale et cadre idéal pouvant permettre aux Congolais de convenir des règles du jeu électoral garantissant, dans le respect de la Constitution de la RDC, l’organisation des élections apaisées, crédibles et transparentes.

Crise politique

Cela a été bien dit dans sa feuille de route rendue publique dans la capitale belge, le 15 février 2016 où le  » sphinx de Limete  » préconisait déjà la tenue du dialogue pour résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis les élections du 28 novembre 2011 et son corolaire qui est la légitimité du pouvoir.

Cette feuille de route a été critiquée par ceux qui prétendent parler aujourd’hui au nom de l’opposition pro-dialogue.  Ce qui se passe à la cité de l’Union Africaine , dans la commune de Ngaliema rappelle  l’aventure de 2002 à l’Hôtel Cascades en Afrique du Sud quand la délégation du gouvernement  de l’époque conduite par le maitre du dialogue avait signé un accord politique avec la rébellion du Mouvement de Libération du Congo(MLC) ignorant le Rassemblement Congolais pour la Démocratie(RCD), qui occupait une grande partie du territoire oubliant aussi l’UDPS qui était considérée comme maitre d’œuvre du dialogue inter congolais de Sun City divulgué dans ce qu’ont appelait  » Plan de Paix « , conçu par Etienne Tshisekedi, qui donnait naissance à l’Accord de Lusaka.

Le facilitateur désigné par L’Union Africaine étant récusé par une parties au dialogue, il est impossible que les assises de la cité de l’UA puissent produire un document de qualité comme l’Accord Global et Inclusif de Pretoria, pour résoudre définitivement la crise politique qui déchire le pays.

Ce qui se passe près du camp Tshatshi est considéré comme une mise en scène où les participants vont pour une cause, celle de partager des responsabilités, certains espèrent occuper la Primature et des postes ministériels. D’où cette bousculade. Mais certains comprennent déjà que les assises de la cité de l’UA à Ngaliema s’apparentent à l’aventure de l’Hôtel  Cascades.

Le cas de l’Opposition Républicaine(OR), plate-forme politique dont l’autorité morale est Léon Kengo Wa Dondo, président du Sénat qui, dans une déclaration éphémère faite le jeudi dernier à la cité de l’UA où se déroule le fameux dialogue,  a déploré le manque du caractère inclusif de ce  forum surtout avec la désignation unilatérale du modérateur du coté de l’opposition.

Boycott

Dans cette déclaration, la plate-forme politique de Kengo  wa Dondo attire déjà l’attention de la communauté internationale sur le fait que, si le dialogue voulu inclusif perdure dans son état actuel, l’OR se réserve le droit d’y suspendre sa participation.

Il faut signaler que le 23 août 2016, l’OR avait rendu publique une déclaration politique annonçant son boycott aux travaux du comité préparatoire de ce forum à l’Hôtel Béatrice, à Gombe, 24 heures après cette déclaration, l’OR s’est rétractée  en déclarant haut et fort qu’elle mettait fin à ce boycott. A l’opinion de comprendre les hommes politiques qui nous dirigent la RDC.

Pour certains observateurs, le vrai dialogue est à venir et réunira  autour d’une table la mouvance de l’Hôtel Béatrice et de la cité de l’UA qui débattront avec le cartel du Rassemblement, afin de trouver des solutions aux problèmes de l’heure.

Matières à débattre au vrai dialogue

Dans son cahier des charges, remis le jeudi dernier  aux Ambassades de pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Rassemblement des Forces sociales et politiques acquises au Changement a déjà fixé les matières qui seront débattues au vrai dialogue.

Il s’agit entre autres du processus électoral comprenant notamment , le fichier électoral, le calendrier électoral et l’ordre des priorités des élections, la neutralité, l’indépendance et l’impartialité des institutions et services publics impliqués dans le processus électoral comme la Commission Electorale nationale indépendante(CENI), la Cour Constitutionnelle , le Conseil supérieur de Communication et de l’Audiovisuelle (CSAC) dont  le mandat du comité directeur de CSAC a expiré depuis août 2015, sans qu’on en parle dans la presse.

Par Godé Kalonji