L’Envoyé d’Obama rappelle à Kabila la position des USA

Jeudi 27 août 2015 - 10:19

L’Envoyé Spécial du Président américain pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Thomas Perriello, a entamé une énième tournée dans la région des Grands Lacs africains depuis le 18 août 2015, dans le cadre d’un périple qui l’a conduit tour à tour au Rwanda, en Tanzanie, en République démocratique du Congo (RDC) et en Angola.

Le séjour de Thomas Perriello dans les Grands lacs s’est focalisé sur les futures élections qui se tiendront dans la région, en appui à la politique du Président Obama qui soutient l’alternance démocratique au pouvoir.

A Kinshasa, l’Envoyé Spécial d’Obama’ a eu un entretien fructueux avec le Chef de l’Etat congolais Joseph Kabila sur la situation dans la région dont le Burundi. A l’en croire, Thomas Perriello a rappelé au chef de l’Etat de la RDC la nécessité de tenir des élections pacifiques, crédibles dans le délai constitutionnel.

Cette position réitère le point de vue du gouvernement américain qui, à l’instar du président Obama, souhaite que la Constitution et les lois du pays soient respectées.

Selon lui, l’échange entre Joseph Kabila et Thomas Perriello était constructif. L’émissaire d’Obama soutient que les élections législatives et présidentielle sont prioritaires, surtout qu’elles sont prévues par la constitution de la RDC.

Thomas Perriello s’est montré aussi intransigeant que son prédécesseur, le sénateur Russ Feingold, sur le processus électoral dans la région des Grands Lacs africains. Il affirme avoir dit au président congolais qu’il faut qu’un travail, soit mené en amont et en aval pour s’attaquer aux causes principales de la crise dans la Région des Grands Lacs.

FDLR: pas d’avancée

Thomas Perriello constate avec regret que le processus de rapatriement des combattants hutus rwandais bien connus sous le nom des FDLR est au point mort. D’où l’inquiétude du gouvernement américain à travers l’émissaire de l’Administration Obama dans la Région des Grands Lacs africains.

Les USA veulent voir des résultats concrets dans le cadre du processus DDRRR et tiennent à accompagner ce processus pour en finir avec FDLR “, a rappelé Thomas Perriello. L’émissaire d’Obama a focalisé aussi son entretien avec les autorités congolaises sur les efforts visant à mettre un terme aux ravages persistants des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et à poursuivre la mise en œuvre non résolue des Déclarations de Nairobi concernant le retour d’anciens combattants du M23 en RDC.

Le diplomate américain sera ce jeudi 27 août 2015 à Genève, en Suisse, où il aura des entretiens avec l’équipe internationale des envoyés spéciaux, les Nations Unies et d’autres organisations internationales.

Thomas Perriello se réjouit de travailler avec les autres envoyés internationaux, afin de soutenir les acteurs concernés et les processus en cours dans la région consacrés à la promotion de la démocratisation, de la stabilité et du développement économique.

La position américaine reste constante

Depuis la dernière visite de John Kerry, secrétaire d’Etat Américain en Afrique, la position des USA reste la même sur les limites des mandats présidentiels.

Dans son allocution devant le Forum de la société civile, à la veille de l’ouverture du sommet de Washington en Aout 2014, le secrétaire d’État, John Kerry, a déclaré que les États-Unis ‘[allaient] continuer à défendre les limites constitutionnelles aux mandats, comme [ils l’ont] fait dans des pays du monde entier, y compris en Afrique”, et qu’ils “[exhorteraient] les dirigeants à ne pas modifier les Constitutions nationales au profit d’intérêts personnels ou politiques”. Le respect des limites du nombre de mandats présidentiels et du texte des Constitutions est fondamental pour la réalisation des aspirations de tout un continent et pour le renforcement des institutions démocratiques pour e bien des générations futures, disait John Kerry.

La modification des Constitutions et la suppression des verrous légaux réduisent la confiance des peuples en leurs institutions, affaiblissent la .gouvernance dans son ensemble et ne servent au final que les intérêts d’une seule personne, celle qui est u pouvoir, ou d’un seul parti. Dans un système démocratique, un dirigeant fort respecte la Constitution, cède la place à l’expiration de son mandat et soutient l’organisation d’élections libres et justes “, écrit Lina Thomas, secrétaire d’Etat adjoint en charge de l’Afrique dans une tribune à Jeune Afrique.

Burundi : appel à la reprise de dialogue

Au cours de sa tournée, l’Envoyé Spécial Thomas Perriello s’est entretenu aussi avec les leaders de la région sur les efforts visant à remédier à la détérioration de la situation au Burundi, notamment avec les présidents Kaguta Yoweri Museveni et Jakaya Kikwete, afin que ces derniers puissent s’impliquer pour la reprise du dialogue au Burundi.
Le gouvernement des Etats-Unis soutient fermement la reprise immédiate du dialogue entre les acteurs burundais concernés comme étant la meilleure solution possible pour mettre un terme à l’escalade de la violence et rétablir la légitimité démocratique dans ce pays “, martèle-t-il.

Les Usa pointent le président Pierre Nkurunziza comme la cause de la crise politique qui secoue le Burundi depuis l’an’- i ‘e de sa candidature aux présidentielles, alors que Constitution de ce pays et ‘Accord d’Arusha lui interdisent de briguer un troisième mandat.
“La crise est grave, il faut qu’une solution soit trouvée “, a-t-il reconnu.

Le Usa appellent les dirigeants de la Région des Grands Lacs à relancer la dynamique de l’Accord-cadre et Washington est très impliqué mais en se concentrant sur les résultats.

Thomas Perriello, un parcours qui inspire respects

Thomas Perriello a déjà eu à travailler sur le continent africain. Il a notamment été Conseiller spécial et porte- parole du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).
Ce diplômé de l’université Yale, aux Etats-Unis, est âgé de 40 ans, Il a également été élu démocrate à la Chambre des représentants entre 2008 et 2010 avant de rejoindre le secrétariat d’Etat en 2014, où il occupait le poste de représentant spécial pour la diplomatie. La nomination de Thomas Perriello a été saluée par son prédécesseur Russ Feingold sur Twitter, mais aussi par l’ONG Humanity United, qui estime que le nouvel envoyé spécial est un homme qualifié pour relever les défis de la région des Grands Lacs.
Le portefeuille de Thomas Perriello regroupe l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi ainsi que la République démocratique du Congo. Il a pour mission d’œuvrer au maintien de la paix et de la stabilité dans la région.

Par GODE KALONJI MUKENDI

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