Les 10 questions que tout le monde se pose sur la COP 21

Samedi 5 décembre 2015 - 09:09

COP 21 par-ci, COP 21 par-là, en ce moment, tout le monde n’a plus que cet étrange mot à la bouche. Autour d’un café entre amis, vous acquiescez pour masquer votre ignorance ? Vous semblez avoir « loupé un épisode » ? UP le mag arrive à votre rescousse. Attention, révélations !
C’est quoi ça, la « COP  21 » ?
La COP 21 fait référence à la Conférence de Paris sur le climat. Il s’agit plus précisément de la 21e Conférence des Parties, l’organe suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Cette Convention-cadre, aussi connue sous l’abréviation CCNUCC, reconnaît depuis 1992 l’origine humaine du changement climatique et appelle les pays du monde (les parties) à agir. Depuis la COP 1, qui s’est déroulée à Berlin en 1995, l’évènement est organisé chaque année. L’objectif de ces rencontres internationales est de négocier et de négocier et faire respecter les objectifs de lutte contre le changement climatique.
Où et quand ?
Cette année, c’est la France qui accueille la Conférence des Parties. Pour recevoir les 40 000 personnes attendues, les organisateurs ont choisi le site de Paris-Le Bourget. L’évènement se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015.
Qui participe ?
195 et l’Union Européenne. 20 000 diplomates et 20 000 représentants de la « société civile » (ONG, entreprises, collectivités territoriales…) se réuniront lors de la COP 21. Pas moins de 80 chefs d’Etat et de gouvernement (Barack Obama, Xi Jinping, Narendra Modi…) ont confirmé leur venue à l’ouverture de l’évènement.
Pourquoi la COP 21 est importante ?
L’enjeu de la COP 21 est de parvenir à un accord international pour limiter le réchauffement climatique mondial à +2°C d’ici 2100. Le Protocole de Kyoto et les Objectifs du Millénaire, deux textes qui avaient défini la marche à suivre ces 15 à 20 dernières années, arrivent à échéance.
La COP 21 doit donc définir de nouveaux mécanismes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de nouveaux engagements de la part de chaque pays du monde. Un régime climatique contraignant et ambitieux devra être conclu et mis en application à partir de 2020.
Les scientifiques estiment en effet que les conséquences du réchauffement climatique (catastrophe naturelles, fonte des glaces, disparitions d’espèces, migration des populations…) sont encore remédiables si les pays s’engagent à limiter la hausse du réchauffement climatique à partir de 2020.
Pourquoi l’accord semble-t-il difficile ?
196 parties doivent se mettre d’accord ! Chaque pays doit concilier avec ses propres intérêts et tous ne sont pas d’accord sur la marche à suivre.
Alors que l’Europe, le Canada, l’Australie par exemple se positionnent pour un accord ambitieux, la Chine, l’Inde et la Russie espèrent, eux, un compromis peu contraignant et une limitation du réchauffement climatique mondial à seulement +1,5°C.
De leur côté, les plus petits pays redoutent que la COP 21 freine considérablement leur croissance. La question du financement des mesures est la plus houleuse d’entre toute et ne manquera pas de faire débat.
Pourquoi on parle de fracture Nord/Sud ?
Alors que le Protocole de Kyoto n’engageait que les pays développé (le Nord), la COP 21 verra pour la première fois les pays en développement (le Sud) participer aux efforts pour réduire la hausse du changement climatique.
Cependant, le Sud estime que le réchauffement est dû aux émissions de gaz à effets de serre du Nord.
Alors qu’ils sont les premiers touchés par les conséquences du réchauffement (sècheresses, inondations…), dont ils doivent «payer les pots cassés », les pays du Sud sont hostiles à un accord contraignant qui pourrait les empêcher de poursuivre une bonne croissance économique.
Les pays du Sud exigent donc que les contraintes soient différenciées en fonction de la responsabilité historique de chaque pays par rapport au réchauffement actuel.
Un fonds de 100 milliards de dollars par an doit aussi être créé et alimenté par les pays du Nord pour dédommager les pays du Sud des impacts du dérèglement climatique et leur permettre d’opérer une transition énergétique. Bien que les pays du Nord s’y soient engagés en 2009, la promesse concernant la création de ce fonds n’a toujours pas été formalisée.
Quel est le rôle de la France ?
C’est le plus grand rendez-vous diplomatique jamais accueilli par la République française. Outre l’organisation de l’évènement, la France détient aussi la présidence de la conférence. François Hollande a désigné Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères et du Développement International, président de la COP 21.
Une tâche extrêmement ardue puisqu’il devra parvenir à un consensus entre tous les pays représentés. La France, qui est mondialement réputée pour la qualité de sa diplomatie, jouera donc un rôle de premier ordre sur le plan international.
Qui prend en charge les coûts d’organisation de la COP 21 ?
170 millions d’euros, c’est à priori ce que coûtera l’organisation de l’évènement. Pour amortir la dépense, l’Etat a fait appel à de nombreuses entreprises privées en qualité de sponsors.
Certains sponsors, comme ENGIE, ex-GDF SUEZ, font grincer des dents de nombreuses associations. Ces derniers fustigent les propos du PDG d’ENGIE qui passerait presque pour un militant écologiste dans certains de ses discours. A l’heure actuelle, ENGIE construit encore des centrales à charbon à travers le monde et opère une prospection massive de gaz de schiste dans six pays.
Est-ce accessible au public ?
Impossible d’assister aux négociations à proprement parlé mais des espaces dédiés à la « société civile », les « espaces génération climat », seront accessibles au grand public. De nombreuses animations et expositions vous attendront autour des thématiques climatiques et environnementales.
Vous pourrez y découvrir une multitude d’associations, de projets et d’initiatives en faveur de la protection de la planète. Enfin des débats, des conférences et des tables rondes s’y dérouleront également en parallèle des négociations internationales.
Peut-on espérer que les choses vont vraiment évoluer après la COP 21 ?
Après le fiasco de la Conférence de Copenhague en 2009, la hantise de ne pas parvenir à un accord est omniprésente. Les dernières négociations avant la COP 21, qui se sont déroulées du 19 au 23 octobre à Bonn en Allemagne, n’ont pas été fructueuses.
Un texte de négociation a fini par être approuvé par les 196 négociateurs présents mais les questions de financement n’y sont pas encore définitivement déterminées. Si aucun accord ne ressort de la COP 21, il sera encore plus difficile de tenir les délais  et réduire les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2020.
Il se peut aussi qu’un accord soit conclu mais pas respecté par la suite, comme ce fut le cas pour le Protocole de Kyoto (signé mais non ratifié par les Etats-Unis). Dans tous les cas, chaque pays semble conscient de l’urgence de mettre en place des mesures.

 

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