Les Cambistes de plus en plus cibles des bandits armés

Mercredi 12 août 2015 - 12:08

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée et proteste vigoureusement contre le regain d’insécurité dont sont actuellement victimes à Kinshasa les changeurs de monnaie communément appelés « Cambistes ».

La dernière illustration en date est la découverte macabre dimanche 09 août 2015, du corps sans vie de Monsieur Evariste Kimbulu, souvent appelé « Eva », propriétaire de la maison « Shop Ekim Congo », spécialisée dans le change de monnaie, vente des cartes téléphoniques prépayées, transfert électronique d’argent par téléphone (Airtel money, M-Pesa),…

Selon les informations recueillies par la VSV, le corps sans vie de M. Evariste Kimbulu a été découvert avec des plaies béantes occasionnées par des coups et blessures portés contre lui par des criminels non autrement identifiés qui l’ont attaqué avec des armes blanches.

Il s’agit de couteaux et tessons de bouteille ayant laissé plusieurs débris éparpillés et beaucoup du sang perceptible dans la maison d’habitation de la victime sise, avenue Mampenza n°03 bis, quartier Joli-Parc, dans la commune de Ngaliema.

Il revient à la VSV que la victime qui vivait seule se serait défendue jusqu’à sa dernière énergie face à ses meurtriers dont on ignore encore le nombre exact.

La tête de la victime aurait été enveloppée d’une étoffe et le membre inférieur de son corps vêtu d’une culotte de chambre.

Après leur forfait, les criminels se seraient volatilisés dans la nature en prenant soin de refermer la porte de la maison à clef qu’ils auraient apparemment emportée sans laisser des traces.

La dépouille mortelle d’Evariste Kimbulu a été levée lundi 10 août 2015 dans la matinée et évacuée dans une morgue de Kinshasa, après constat du décès et prélèvement des indices sur le lieu du crime par des éléments de la Police Scientifique et Technique (PST), de la police Nationale Congolaise (PNC).

Dans le même registre macabre, une autre attaque meurtrière a eu lieu samedi 1eraoût 2015 vers 20 heures. En effet, M. Jean-Louis BokakoLokasa connu sous le sobriquet de « Maboti », cambiste de son état, domicilié au quartier Inga/Lubuaku, dans la commune de Ngaliema, est intercepté par trois hommes en civil dont l’un est armé et se tenait au coin de l’avenue Nsanga n°25, au quartier Mfinda, pendant que le cambiste s’entretenait avec l’une de ses sœurs.

C’est alors que l’homme portant le Képi va exiger au cambiste, et ce, sous menace de son arme, de lui remettre son sac avant de tirer un coup de feu.

Paniquée, sa sœur prend fuite et va se refugier dans une parcelle où une balle tirée dans sa direction échoue dans le mur.

Au même moment, M. Jean-Louis Bokako Lokasa, réalisant le danger, cherche à son tour de prendre la tangente. Il reçoit sur le champ trois balles qui l’ont atteint à la jambe droite, provoquant ainsi une forte hémorragie.

Sur ces entrefaites, les criminels emportent sans coup férir le sac de la victime avant de prendre le large et de disparaitre dans la nature. Par solidarité, des jeunes du quartier se sont mobilisés pour évacuer M. Jean-Louis BokakoLokasa vers l’hôpital de référence du camp Militaire Kokolo où la victime a succombé des suites de ses blessures.

Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités compétentes de la ville de Kinshasa de prendre toutes les dispositions efficientes pour :
– Neutraliser et mettre hors d’état de nuire tous les criminels et autres marginaux qui continuent d’insécuriser et d’endeuiller la population ;
– Eradiquer la criminalité sous toutes ses formes en recourant aux actions de suivi et de sensibilisation de la population à travers les médias pour dénoncer et traquer les auteurs ;
– Indemniser les familles des victimes pour les préjudices subis.

Fait à Kinshasa, le 11 août 2015

La Voix Des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)