L’Institut national de la statistique et la BCC réalisent, seuls actuellement, des enquêtes économiques et de conjoncture.
Pour mener une bonne politique économique, le pays a besoin des données des statistiques fiables, exactes et en temps réel. Il en est de même de toute activité économique, les statistiques agissent comme agent déclencheur et enlèvent la décision d’agir. Actuellement, un certain nombre d’experts, macroéconomiques, statisticiens et analystes, ne jurent que sur la production statistique. Au demeurant, en rapport avec le rôle des statistiques dans la gestion d’une économie, la prise de décisions efficaces est toujours fonction de la disponibilité des statistiques fiables. Les statistiques ont le mérite de servir de soubassement à la détermination des résultats objectivement vérifiables en tant qu’instrument de mesure, au suivi de la mise en œuvre des politiques en tant qu’instrument d’évaluation, aux calculs de conjecture et de la probabilité en tant qu’instrument de précision, et aux analyses comparatives en tant qu’instrument de rapprochement etc.
A en croire les analystes et certains techniciens de l’Institut National de la Statistique (INS) - sauf évolution enregistrée entre-temps, dans l’état actuel du système des statistiques en RDC, considéré globalement, il est important de noter qu’à part les domaines de la production des statistiques monétaires, des finances publiques, des comptes nationaux et des prix, l’appareil statistique congolais reste largement déficient et caractérisé par des dysfonctionnements. Desquels tiennent l’insuffisance des financements nationaux pour faire de l’activité statistique un outil de gestion saine du développement ; la quasi-absence de textes législatifs ou réglementaire permettant d’organiser l’activité statistique ; le déficit de coordination des structures et de formation de leurs animateurs ; l’absence de la programmation statistique à moyen et long terme ; l’inadéquation de la méthodologie utilisée dans la plupart des travaux et la carence en supports durables pour le stockage des données.
L’Institut national de la statistique (INS) et la Banque centrale du Congo (BCC) réalisent encore, seuls actuellement, les investigations de portée nationale à l’exemple des enquêtes économiques et de conjoncture aux fins, notamment, de l’élaboration des comptes nationaux et de l’indice des prix à la consommation.
Dès lors, si les données de ses institutions financières et monétaires sont plus ou moins accessibles en général et à celui des investissements en particulier affichent d’énormes lacunes du fait qu’elles n’intègrent pas la totalité des investissements réalisés dans l’économie. En outre, les informations disponibles se rapportent plus aux intentions d’investir plutôt qu’aux réalisations effectives.
INFORMATION SUR LES REALISATIONS DES IDES
La question de la production statistique est en train de mobiliser les experts. Elle tient également à cœur les institutions de la RDC ainsi que les organisations régionales et internationales qui sont en coopération avec elle. Au nombre de ces organisations, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), qui ont toujours exprimé leur besoin de voir disposer des données fiables sur les statistiques, notamment sur les Investissements Directs Etrangers (IDES) au niveau de l’ensemble de pays engagés.
Ces organisations préfèrent que l’on mette en place un programme conjoint pour renforcer les capacités techniques des Etats-membres permettant d’organiser à leur niveau la collecte et la compilation des données statistiques des IDES et des activités des Sociétés Transnationales (SNTS). Et ceci de manière à remplacer les estimations en la matière par des données approchant la réalité économique. En effet, autant le Produit intérieur brut (PIB) et la croissance d’une économie sont largement influencés par le flux d’investissement, autant les statistiques des investissements constituent un indicateur, un thermomètre de la santé économique d’un Etat. C’est à ce sujet justement que l’on a pu réaliser grâce aux publications des organismes tant internationaux que nationaux, la forte augmentation des capitaux étrangers au cours des quinze dernières années.
De même, on a pu aussi savoir, grâce aux données statistiques, que cette évolution a tenu notamment à la constitution de puissants groupes multinationaux ou Sociétés transnationales (STN) à travers des opérations de fusions-acquisitions transfrontalières d’entreprises et ce, dans le cadre de la mondialisation.
PAS DES CARENCES INFORMATIONNELLES
Comme tous les pays concernés, la RDC aussi a subi les effets bénéfiques de cette évolution puisque le niveau des IDES a approché le 84,14% passant d’une moyenne de 98,3 millions USD entre 1999 et 2001 à une moyenne de plus ou moins 1,3 milliard USD entre 2002 et 2013, selon les statistiques fiables disponibles.
De toute évidence, l’afflux des capitaux étrangers au titre d’IDES ont énormément contribué à la dynamique de la croissance des économies en développement et du processus de rattrapage économique.
Cependant, au cours du siècle écoulé et le début du présent siècle, les flux d’IDES ont généralement été le fait des activités des Sociétés Transnationales. Toutefois, la crise financière internationale de la fin de la décennie écoulée, a apporté une lumière supplémentaire sur, d’une part, le faible risque que font peser les IDES sur la stabilité financière mondiale contrairement aux mouvements des capitaux à court terme et, d’autre part, la menace que représente, pour la stabilité financière mondiale, les carences informationnelles.
Qu’à cela ne tienne, pour les informations statistiques bancaires, la promotion mais aussi l’amélioration de l’encadrement des capitaux étrangers et des activités des entreprises transnationales revêt une importance cruciale dans le cadre de l’élaboration de la politique économique et de l’analyse de la viabilité de la balance de paiements.
Et voila, un exemple comme plusieurs autres qui renforcent le rôle de la production statistique pour un Etat. C’est pourquoi les experts y voient un instrument efficace dans le cadre de la stabilisation des données économiques pour des actions tant publiques que privées. AMBALU/Cp