Libération des activistes Fred Bauma et Yves Makwambala : Kinshasa conteste les accusations du Parlement européen

Lundi 13 juillet 2015 - 13:48

Selon un communiqué de presse diffusé samedi 11 juillet dernier, le gouvernement congolais contre toute » injonction » ou » ingérence » dans les » affaires domestiques de la RDC «

Dans un communiqué de presse publié le samedi 11 juillet 2015 et signé par le porte-parole du gouvernement et ministre des Médias Lambert Mende Omalanga, le gouvernement de la République démocratique du Congo dit avoir pris connaissance, » avec étonnement, de la résolution du Parlement européen lui demandant de libérer immédiatement et sans conditions les activistes Fred Bauma et Yves Makwambala « .

» Le gouvernement rejette cette ingérence inadmissible dans les affaires domestiques de la RDC, par des partenaires extérieurs qui s’octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par aucune disposition du droit international ou des lois congolaises « , peut-on lire dans ce communiqué de presse dont La Tempête des Tropiques s’est procuré une copie. Il tient à rappeler avec force que » le Parlement européen n’a pas à adresser des injonctions comminatoires aux autorités d’un pays africain souverain comme la République démocratique du Congo « .

Kinshasa rappelle que, poursuit ce document portant la signature de Lambert Mende Omalanga, » Messieurs Bauma et Makwambala ont des démêlées avec la justice congolaise pour participation à un groupe subversif auteur d’offenses au chef de l’Etat, incitation à la violence et à la haine raciale ou ethnique et apologie des crimes et notamment d’appel au viol collectif de femmes de certaine communautés à travers des postings sur les réseaux sociaux « .

Le porte-parole de l’exécutif central souligne qu’un communiqué du gouvernement publié le 24 juin 2015, a détaillé ces faits tout en déplorant la » complaisance » de certaines chancelleries basées à Kinshasa pour leur appui logistique direct à quelques uns de ces activistes aujourd’hui refugiés en Europe » dans le but de les soustraire à la justice de leur pays « .

Le gouvernement congolais exprime ses vives inquiétudes devant la mémoire sélective du Parlement européen qui, tout en appelant la RDC au respect des principes démocratiques dont celui de la séparation des pouvoirs et de droits de la personne, le pousse à » violer » ledit principe et s’érige en » protecteur de ceux qui appellent à attenter à l’intégrité physique de leurs concitoyens « .

Le gouvernement tient à rappeler que la RDC qui a vu, tout au long de son histoire, l’impunité causer des ravages parfois irréversibles, » a définitivement opté pour un Etat de droit à travers sa structuration légale et sa pratique institutionnelle « . Il invite donc tous les partenaires de la RDC au respect de sa souveraineté et à un accompagnement sincère à cet effet.

Par Lefils Matady