L’insécurité refait surface à Selembao

Vendredi 7 novembre 2014 - 10:25

Depuis une période qui remonte aux expulsions de Brazzaville, Selembao a renoué avec l’insécurité.
Une insécurité ambiante avec ce que cela entraîne comme violences sur des victimes. Des marginaux
sans foi ni loi ont érigé les abords de la rivière Makelele, en de véritables fiefs où chaque nuit, de
paisibles citoyens sont détroussés. Même les patrouilles pédestres de la police n’osent s’aventurer dans
ce secteur. L’on raconte que ce sont des éléments incontrôlés venant du quartier Lalou à Binza
Delvaux, du Camp Luka ou de cette mairie de Selembao, qui y sèment la terreur.

La semaine passée, deux commerçants venant du Bas-Congo et débarqués la nuit vers l’avenue du 24
novembre, regagnaient leurs domiciles, chargés de leurs bagages. Au détour d’une rue, rencontre
insolite avec cinq marginaux armés qui les ont dépouillés de leurs téléphones portables et de quelques
billets de banque.

Matumona et Nselemi gardent un mauvais souvenir de leur retour récent à Kinshasa, après un voyage
d’affaires dans le Bas-Congo.

Cette semaine, une femme commerçante a été agressée par une bande des malfrats dans cette commune
de Selembao. Mme Luzizila revenait du plateau des Batéké où elle est allée s’approvisionner en bottes
de feuilles de manioc et autres épices. Lundi 3 novembre 2014, ses marchandises consignées dans un
dépôt, la dame s’est rendue auprès de ses partenaires de la tontine pour toucher ses mises. Une somme
de 2.850 dollars. Il était 23H, quand elle cheminait sur avenue Tuzolana. Et voilà que devant venait un
groupe de marginaux qui l’ont encerclée, exigeant qu’elle remette tout ce qu’elle a. Prise de panique, la
pauvre dame a cédé son sac contenant ses pièces d’identité, la somme de 2.850 dollars, et son
téléphone. Les marginaux lui ont également arraché sa chaînette en or, ses bagues et ses boucles
d’oreilles.

L’insécurité de la commune de Selembao a pris deux visages, notent les habitants qui aujourd’hui,
tournent leurs regards vers les responsables de la police pour instaurer le système de patrouilles mixtes
police et Fardc. Seul ce système peut mettre en déroute les éléments incontrôlés qui n’hésitent pas à
tirer sur les policiers en service.

L’on se souviendra qu’il y a quelques temps, ces délinquants venant de Camp Luka, avaient traversé la
rivière Makelele, pour se retrouver à Selembao. C’est là qu’ils sont allés régler les comptes au sous-
commissaire Mozande de l’ex-Police criminelle, et son fils, étudiant à l’IBTP. Raison invoquée : le
policier faisait partie de l’unité d’élite chargée de lutter contre la criminalité dans la ville de Kinshasa.

Et le sous-officier était l’un des enquêteurs qui avait traqué les bandits de Ngaliema signalés comme
des déserteurs des Fardc.

L’autre face de l’insécurité est celle entretenue par des marginaux de la race des Kuluna. Cette
catégorie utilisant des machettes et autres objets contondants, s’illustre par des agressions qui laissent
des victimes avec des balafres, des membres estropiés et même causent des morts.

Les quelques procès en flagrance organisés sur les lieux des attaques, par le Parquet de grande instance
de Kalamu ou le Tribunal militaire de garnison de la Gombe, n’ont pas eu un effet dissuasif sur les
Kulunas.

Les audiences publiques ont par contre, permis à ces délinquants, de les faire apparaître comme les «
hommes forts » du moment, une sorte des vedettes du mal qui inspirent la peur. Hués et houspillés par
les spectateurs, ils lâchaient sans gêne qu’ils finiraient par sortir de la prison. Ceux transférés dans les
prisons de l’intérieur du pays, notamment à Isio, Buluwo, Angenga et autres, ont certainement compris
que dans un Etat fort, on ne nargue pas la justice, ni ne brave pas les forces de l’ordre. C’est ce genre de
leçon qu’il faudrait infliger à ces criminels qui croient à la faiblesse des institutions de l’Etat et à la
tolérance des services de police.