L’Ong » ACVDP » interpelle le Gouvernement congolais

Mardi 14 juin 2016 - 11:53

Journées de lutte contre le travail des enfants et de l’enfant africain 2016
Kinshasa appelé à protéger les enfants et à s’engager activement dans la lutte contre le travail des enfants et à résolution pacifique de conflits et crises pour le respect de leurs droits

Chaque 12 et 16 juin de l’année, la communauté internationale célèbre respectivement la journée mondiale de lutte contre les pires formes de travail des enfants et la journée de l’enfant africain. Cette année, les thèmes retenus pour les deux journées sont :  » Éliminer le travail des enfants dans les chaînes de production – C’est l’affaire de tous! « , pour la journée du 12 et  » Conflits et crises en Afrique : protégeons les droits de tous les enfants « , pour celle du 16.

Malgré la ratification de la Convention 182 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant par la République Démocratique du Congo et de l’existence de la loi portant protection de l’enfant congolais, le travail des enfants ainsi que les conflits et crises sont des réalités en RD Congo, où plus de 50 pires formes de travail des enfants existent dans la ville province de Kinshasa, selon les études menées par l’Action Contre les Violations des Droits des Personnes Vulnérables (ACVDP). Les conflits tout comme les crises à répétition en RDC font qu’aujourd’hui l’enfant congolais n’est pas protégé. La place de l’enfant devant être à l’école et non dans la rue entrain d’exercer des activités lucratives ou militaires, note l’ONG.
A l’occasion de ces deux journées, l’ACVDP interpelle le gouvernement de la RD Congo à respecter les instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’enfant ratifiés, qui les enjoint à s’engager activement dans la lutte contre le travail des enfants ainsi que les conflits et crises au pays.

L’ACVDP prie le Gouvernement de suivre la recommandation de l’OIT, qui a lancé la Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002 pour attirer l’attention sur l’étendue mondiale du travail des plus jeunes, ainsi que les actions et efforts nécessaires pour l’éliminer.

Kinshasa est appelé à suivre également l’Union Africaine (UA), qui recommande également aux états Africains de donner des exemples de meilleures pratiques dans l’élimination des conflits et crises. Dans le cadre de ces deux journées, l’ACVDP rendra public à Mokali, le samedi 18 juin prochain, son rapport de collecte des données sur les frais d’ENAFEP 2015-2016 dans plus de 20 écoles primaires des communes de Kimbanseke (Mokali) et de Limete (Kingabwa).

Plaidoyers de l’OIT

A l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le Directeur de l’OIT, Guy Ryder, a appelé le dimanche dernier les gouvernements à mettre en œuvre des politiques cohérentes à l’appui de la législation existante pour mettre un terme à ce phénomène inacceptable, qui touche toujours des dizaines de millions d’enfants à travers le monde.  » Dire que le travail des enfants n’a pas sa place dans des marchés bien organisés et bien réglementés est une évidence. Pourtant aujourd’hui le travail des enfants reste rependu dans les chaînes d’approvisionnement « , a déclaré Ryder, dans un message rendu public pour la Journée.

L’édition 2016 de cette Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée chaque année le 12 juin, était consacrée au travail des enfants dans les chaînes de production.  » Il est inacceptable de trouver encore aujourd’hui 168 millions d’enfants au travail dans le monde, dont 85 millions font un travail dangereux « , a rappelé le chef de l’OIT, précisant que ces enfants sont employés dans l’agriculture (99 millions), dans les mines, dans les usines et dans le tourisme, où ils produisent des marchandises et des services consommés par des millions de personnes chaque jour.

Selon le chef de l’OIT, le travail des enfants est surtout répandu dans les économies rurales ou informelles, qui échappent aux activités de l’inspection du travail, à la protection que fournissent les syndicats et aux avantages en matière de gouvernance qu’offrent les organisations d’employeurs et de producteurs.

Par Godé Kalonji