L’Opposition Extra-parlementaire exige un dialogue inclusif

Mercredi 14 janvier 2015 - 15:28

Par rapport à la situation politique nationale de ces derniers jours, caractérisée par d’énormes tensions susceptibles d’entrainer le pays dans le chaos, l’opposition Extra-parlementaire, réunie en urgence a formulé des propositions à travers un plan afin de sortir le pays dans la crise. C’était à l’issue d’une déclaration faite par le coordonnateur National de l’Opposition Extra-parlementaire accompagné de M. Willy Kadima Wa Kadima Luse au centre des Personnes Vivant avec Handicap de la Gombe.
L’Opposition extra-parlementaire prend ses responsabilités et lance un appel solennel à tous les compatriotes en vue de privilégier la voie du dialogue et de la raison pour trouver des solutions idoines et pacifiques aux problèmes auxquels la nation est confrontée.

Constats

L’Opposition Extra-parlementaire constate un pourrissement, jour après jour, .e la situation politique congolaise.
Depuis la fin de l’année dernière, les tensions politiques s’exacerbent, particulièrement à Kinshasa entre l’opposition et le pouvoir ainsi qu’au Katanga. « Nous assistons tous les jours qui passent à une escalade de violence politique caractérisée par la virulence des discours des acteurs politiques de tous bord, ainsi que par la répression violente des manifesta- tians de l’opposition politique par les forces de l’ordre, sensées encadrer les manifestants, tout en assurant l’ordre public comme c’était hier le cas hier aux environs du palais du peuple », indique la déclaration.
La déclaration souligne que le processus électoral comporte des germes de conflits post-électoraux avec une Commission Electorale Nationale Indépendante dont la composition du bureau et la nomination des responsables des antennes provinciales par ce bureau sont contestées par l’opposition politique et plusieurs organisations de la société civile. L’absence du consensus sur la loi électorale, l’incapacité de la Commission Electorale Nationale Indépendante à produire un calendrier global de tout le processus électoral, ainsi que l’insuffisance de financement du budget électoral par le gouvernement et le retard pris dans les opérations pré-électorales rendent matériellement impossible l’organisa- tian des élections libres, transparentes et apaisées endéans le 19 mois qui nous restent.
Par ailleurs, le débat initié par le PPRD sur la possibilité de réviser les articles verrouillés de la Constitution, notamment ceux en rapport avec le mandat présidentiel et l’élection des députés provinciaux, a éveiller d’énormes suspicion et mécontentements au sein de la population congolaise.
Il ya également la recrudescence de l’insécurité à l’Est du pays, particulièrement les derniers mois de 2014 dans le territoire de Beni, au Nord Kivu, où il y a eu des massacrés de nos populations, inquiète de plus en plus le peuple.
Le gouvernement Matata II mis en place le 08 décembre 2014 n’est pas de nature à promouvoir la cohésion nationale tant recherchée étant donné que sa composition ne répond pas du tout aux recommandations essentielles des Concertations Nationales, notamment en ce qui concerne l’exclusivité, la parité, la représentation équitable des provinces ainsi que des forces politiques et sociales ni aux attentes de la population qui espérait voir s’opérer un vrai changement. Un tel gouvernement, n’ay.ant pas l’adhésion populaire, ne emble pas être en mesure de rassurer ni de redonner espoir à la population.

Propositions

1. Résolument engagée dans la voie du dialogue et de la pacification de notre pays et afin de prévenir une crise politique susceptible de nous plonger dans le chaos, de consacrer sa balkanisation et mettre en péril une fois de plus les vies des enfants, des femmes et des hommes congolais, l’Opposition extra-parlementaire s’emploie à sensibiliser la classe politique ainsi que l’opinion nationale sur la nécessité d’un vrai dialogue inclusif pouvant nous aider à résoudre cette crise. Elle demande solennellement à l’Assemblée Nationale de sursoir immédiatement le débat sur la loi électorale qui exacerbe les tensions ces derniers jours. Elle invite le Chef de l’Etat, garant de la paix et de la stabilité du pays, toute la classe politique, la société civile et de la communauté internationale à s’impliquer, afin que soit convoqué le plus rapidement possible, conformément aux accords cadres d’Addis-Abeba et à la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unis, lé dialogue national inclusif qui se penchera réellement sur la recherche des solutions consensuelles aux problèmes que nous avons énumérés ci-dessus.

2. En ce qui concerne la tenue de ce dialogue, l’Opposition Extra-parlementaire propose les assises sur les thématiques ci-après:

1. L’organisation des élections:
a. Le calendrier électoral consensuel.
b. Les options essentielles sur la loi électorale.
c. La restructuration de la CENI
2. La sécurité dans le pays.
a. La question des rébellions étrangères.
b. La question des milices locales.
c. La question des conflits communautaires.

3.Les réformes institutionnelles.
a. La réforme de la justice.
b. Les réformes de l’armée et de la police
c. La réforme des services de sécurité.
d. Les réformes administratives.
4.Les questions socio-économiques
a. La réforme des finances et des entreprises publiques.
b. La rémunération des fonctionnaires et des autres employés.
c. La réforme de la sécurité sociale et de l’assurance maladie.
3. L’Opposition Extra-parlementaire suggère que ce dialogue national se tienne à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo et siège des institutions.
4. Prendront part à ces assises plus ou moins 80 représentants des organisations politiques de la Majorité présidentielle, 80 représentants des organisations politiques de l’Opposition politique (à raison de 40 personnes pour l’opposition parlementaire et 40 personnes pour l’opposition extra-parlementaire), 80 représentants des organisations de la société civile, 20 représentants des institutions, 22 représentants des autorités traditionnelles en raison de deux par provinces (1 désigné par la Majorité présidentielle, 1 par l’Opposition politique), 8 représentants des confessions religieuses, 10 représentants de la diaspora (5 désignés par la Majorité présidentielle, 5 par l’opposition politique).
5. Un projet du règlement intérieur du dialogue devrait être élaboré au préalable par une commission technique préparatoire composée de 15 représentants de la majorité présidentielle, 15 représentants de l’opposition politique (8 de l’opposition parlementaire et 7 de l’opposition extra-parlementaire) et 15 représentants de la société civile.

Par Bibiche Mungungu