Dans une lettre écrite depuis Bruxelles, datée du 23 mai, adressée aux instances de l’UDPS à Kinshasa, Etienne Tshisekedi répond au Facilitateur Edem Kodjo qui, lors de sa conférence tenue le 20 mai courant à Kinshasa, avait imputé à l’UDPS le retard observé dans le dépôt de la liste de l’opposition au Comité préparatoire du Dialogue. Cette réponse du leader de l’UDPS est tombée le 23 mai, mais a été lue hier jeudi 26 mai à Kinshasa au cours d’une conférence de presse animée par le Secrétaire général du parti, Bruno Mavungu. Ce dernier continue à affirmer, à l’instar de son parti, que " le Dialogue politique demeure la voie royale pour résoudre la crise actuelle en RDC ".
Selon le Sg de l’UDPS, la liste des délégués de l’opposition au Comité préparatoire serait fin prête, c’est plutôt la réponse aux préalables posés par l’UDPS qui tarde à venir. Etienne Tshisekedi est revenu justement sur ces préalables dans sa correspondance du 23 mai. Il s’agit notamment de " s’assurer de la concordance des vues entre la perception du dialogue politique par le facilitateur et son schéma de la facilitation avec la feuille de route de l’UDPS et la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies ; l’implication des autres membres de la Communauté internationale, notamment les organisations cosignataires du communiqué de presse du 16 février 2016, ainsi que les USA ; inclusivité du dialogue et libération des détenus politiques… "
A l’UDPS, on estime que le Facilitateur n’a pas suffisamment éclairé l’opinion sur lesdits préalables. Pour Bruno Mavungu, la réussite du Dialogue passe aussi par ces conditions posées par l’UDPS. Cette dernière veut s’entourer de tous les gardes fous. " Avant de poser un pied, nous voulons nous assurer que c’est le bon ", a indiqué le Secrétaire général de l’UDPS. L’expérience du passé a rendu sage la formation d’Etienne Tshisekedi, roulée à plusieurs reprises.
Lire la position de l’UDPS en rapport avec la conférence de presse du Facilitateur.Didier KEBONGO
LA POSITION DE L’UDPS EN RAPPORT AVEC LA CONFERENCE DE PRESSE DU FACILITATEUR
La Conférence de presse de Monsieur Edem Kodjo, facilitateur de l’UA pour le dialogue politique en RDC, tenue à Kinshasa, le 20 mai 2016 a fait état de plusieurs questions, notamment l’attente prolongée de la liste de l’opposition (qui devrait être présentée par l’UDPS) pour la composition du Comité préparatoire, la mise sur pied d’un groupe de travail composé de délégués de la Société civile et de la détente de l’environnement politique.
Il s’avère que cette conférence du facilitateur n’a suffisamment pas éclairé l’opinion sur les préalables posés par l’UDPS, et dont la réponse traîne à venir. En effet, il s’agit de :
o S’assurer de la concordance des vues entre la perception du dialogue politique par le facilitateur et son schéma de la facilitation avec la feuille de route de l’UDPS et la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations-Unies.
* Implication des autres membres de te Communauté internationale, notamment les organisations cosignataires du communiqué de presse du 16 février 2016, ainsi que les USA
* Inclusivité du dialogue et libération des détenus politiques …
L’UDPS note pour sa part ce qui suit :
Désigné sans avis préalable de différentes parties congolaises, l’UDPS par son Président, a reçu monsieur Edem Kodjo d’abord comme Envoyé spécial de Mme la Présidente de l’UA et ensuite comme Facilitateur, contrairement à certains responsables politiques de l’opposition. Seulement parce que l’UDPS se voit soucieuse de donner une chance à la tenue d’un vrai dialogue politique en vue de sortir le pays de la crise dans laquelle ne cesse de l’enfoncer monsieur Joseph Kabila et sa famille politique.
Il est, en effet, singulier de constater qu’au moment même où le Facilitateur désigné par l’Union Africaine est en place, le pouvoir de monsieur Joseph Kabila étale le vrai visage de son paradigme politique, en multipliant des actes de provocation, d’intimidation et de terrorisme d’Etat ; alors que le Peuple congolais attendait de monsieur Kabila des signaux forts de détente et de décrispation, dont, entre autres, la libération de l’espace d’expression politique ainsi que celle des prisonniers et autres détenus d’opinion.
C’est pourquoi, l’UDPS dénonce et condamne le procédé anti-démocratique et le traitement ignoble dont Moïse Katumbi, Christopher Ngoyi, Eugène Diomi Ndongala et d’autres acteurs politiques ou de la société civile sont victimes de la part d’un pouvoir qui, dans le même temps, se complaît à claironner sans convaincre qu’il veut aller à un dialogue politique inclusif.
Le dialogue est politique auquel est prise à témoin la Société civile. Un groupe de travail uniquement constitué de la société civile ne pourra nullement engager la préparation du dialogue.
Au nom de son combat politique, long de plus de trois décennies et au cours duquel, le Président de l’UDPS continue d’honorer la confiance que le peuple congolais a placée en sa personne, il réitère sa demande de voir les forces politiques acquises au changement démocratique le rejoindre dans ce combat pour qu’ensemble, nous puissions le faire aboutir pour nos martyrs, pour nous-mêmes et, davantage encore pour nos enfants.
Fait à Bruxelles, le 23 mai 2016
Pour l’UDPS
Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA
Président