La nouvelle règlementation de change élaborée par la Banque centrale du Congo (BCC) est entrée officiellement en vigueur le 25 septembre sur toute l’étendue du territoire de la République démocratique du Congo (RDC). Cette nouvelle réglementation consacre ainsi notamment la primauté de la monnaie nationale, le franc congolais (FC) sur les devises étrangères dans toutes les transactions. Ainsi, les frais scolaires et les loyers notamment doivent-ils désormais être payés en monnaie nationale. Cette réglementation n’interdit cependant pas toute utilisation de devises dans les transactions. Deux parties qui concluent un marché peuvent se mettre d’accord pour recourir à une monnaie étrangère. La nouvelle règlementation institue, en outre, que tout paiement égal ou supérieur à 10 000 dollars ne peut se faire en dehors du circuit bancaire que dans les milieux dépourvus de système bancaire, comme à l’intérieur du pays. Le régime de sanction de la nouvelle loi prévoit 50% de pénalité pour toute personne qui tenterait de franchir les frontières de la RDC avec 10 000 dollars américains ou son équivalent en monnaie nationale.
Redonner la valeur à la monnaie locale
Certains observateurs avisés félicitent la Banque centrale du Congo de l’élaboration de, la nouvelle réglementation car elle est de nature à redonner de la valeur à la monnaie locale. Mais ils décèlent dans cette réglementation quelques failles. Par exemple, ils trouvent qu’elle prête à confusion en disant une chose et son contraire à la fois lorsqu’elle n’interdit cependant pas toute utilisation de devises dans les transactions. Deux parties qui concluent un marché peuvent se mettre d’accord pour recourir à une monnaie étrangère. Ce qui ouvre une large brèche dans les mauvaises pratiques qui fragilisent le franc congolais. Cette ouverture, estiment les observateurs avisés, est de nature à perpétuer les mauvaises pratiques qu’ont acquises les Congolais de préférer les devises à la monnaie locale. Que faire pour effacer de leurs pratiques cette tendance qui donne la primauté des devises sur la monnaie locale. En outre, une réglementation, soulignent ces observateurs, n’a de valeur que lorsqu’elle est soutenue par un suivi par les autorités. En dehors du manque de suivi dont souffrent les lois du pays, il y a lieu d’inviter les autorités à prêcher par l’exemple car elles sont souvent les premières à vouloir utiliser les devises en guise de dons – honneur oblige – au cours des manifestations.
Au sujet de ce suivi, l’autorité doit être bien attentive pour sanctionner certains bailleurs qui s’entêtent à percevoir le loyer en dollars.