Marche de l’opposition : Moni Della répond à Minaku

Mercredi 14 janvier 2015 - 10:22

(KINSHASA)- Le combattant de la démocratie, Moise Moni Della s’est dit offusqué par la comparaison faite lundi à la plénière par le président de l’assemblée nationale du haut de la tribune, sur le nombre de manifestants mobilisés en France pour dire non au terrorisme et la marche dispersée de l’opposition à Kinshasa. Minaku avait ironisé jugeant très faible le nombre de personnes mobilisées par l’opposition. Pour Moni Della, le raisonnement de Minaku est infondé. Il met un tableau avec des éléments d’appréciation. En France, dit-il, il s’agissait d’une mobilisation mondiale contre le terrorisme. Il n’y avait pas d’opposition, ni de majorité. La marche dépassait les clivages politiques et la police a encadré les manifestants. Des personnalités venues du monde entier étaient là pour soutenir la liberté, la démocratie et les medias ont diffusé à longueur des journées ces grands rassemblements.

Par contre à Kinshasa, la marche visait le pouvoir qui cherche à tripatouiller la constitution. Les forces de l’ordre ont réprimé les militants de l’opposition, les medias ont été censurés. En France, Zéro casse, zéro blessé alors qu’à Kinshasa, beaucoup de blessés et beaucoup de dégâts matériels. Moni Della confirme la thèse de l’ancien ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Guth qui disait qu’au Congo-Kinshasa, il n’y a pas d’hommes d’état. Il trouve aussi le sens au constat de l’ancienne secrétaire d’état américain, Hillary Clinton qui a affirmé dans son livre qu’il y avait un leadership distrait à la tête de la Rd-Congo. L’opposant pense qu’il est indécent pour le président de l’assemblée nationale d’utiliser le micro pour chercher à dérouter à l’opinion. Comment peut-on comparer les trois millions de manifestants en France et les 300 de Kinshasa ?, s’est-il étonné. C’est une aberration, c’est une honte pour Minaku, a affirmé le secrétaire général du Rcd-N. Il croit que le président de l’assemblée nationale n’est pas digne. L’ex-détenu de Mobutu confirme que l’opposition a relevé le pari de marcher contre les forces de l’ordre pour faire entendre la voix. Les jours de M. Kabila sont comptés et ce n’est plus loin, a-t-il conclu.