Massacres de Beni : 100 jours sans informations sur les personnes transférées à Kinshasa pour raisons d’enquête

Mercredi 4 mars 2015 - 09:47

Cela fait déjà 100 jours depuis que des personnes ont été arrêtées massivement en villes de Beni et Butembo, en territoire de Beni et en cité de Kasindi , parmi lesquelles des opérateurs économiques, des membres de l’opposition et même certains indépendants soupçonnés d’avoir été liés aux massacres de Beni en octobre et novembre 2014.

On ne sait rien en effet de la situation de ces personnes qui, toutes, ont été transférées à Kinshasa jusque dans des prisons inconnues. Face à ce manque de précision sur la culpabilité des citoyens de Beni et Butembo, des voix s’élèvent. Non seulement dans le chef des membres des familles des personnes arrêtées, mais aussi dans la classe politique locale et celle vivant à Kinshasa.

C’est le cas du parlementaire Grégoire Kiro Tsongo, élu du Nord-Kivu, qui demande que justice soit faite en faveur de plus de cinq personnes arrêtées en ville de Beni et à Kasindi.

Affirmant que « la procédure est déjà biaisée avec cette détention illégale pendant plus de trois mois par les services de sécurité », il exige « la libération pure et simple de ces citoyens arrêtés ».

Les personnes arrêtées

Parmi les personnes arrêtées, figurent l’opératrice économique Gertrude Vihumbira surnommée Maman Getou, présidente de la Fédération des entreprises du Congo (FEC/Beni), Paluku Kisaka Jean de Dieu, maire honoraire de Beni et cinq grands commerçants de Kasindi. Tous ont été transférés à Kinshasa.

Les vrais motifs de leur arrestation ne sont pas encore connus jusque-là. Suite à ces arrestations, des commerçants de Beni parlent déjà d’un acharnement contre eux. Situation qui crée une panique dans cette partie de la province.

Entretemps, aucune autorité de Beni, Butembo, ni de la province n’a fourni un moindre renseignement sur ce que ces citoyens endurent, sur le lieu où ils sont détenus encore moins sur ce que les renseignements ont donné du fait qu’ils ont été arrêtés pour raison d’enquête.

Selon certaines sources, les personnes arrêtées seraient complices dans les récents massacres dans la ville et le territoire de Beni.

Pour la ville de Butembo, la personne arrêtée dans cette vague s’appelle Kahindo Mudohu Fabien alias Kukumana, un des anciens chefs-initiateurs du groupe Maï-Maï qui campait à Vurondo, au Nord-Est de Butembo. Sa famille reste inquiète jusqu’aujourd’hui.

« Jusque là, nous n’avons reçu aucune information sur les motifs de l’arrestation de notre père. Nous sommes préoccupés au sujet des conditions de sa détention», raconte à Lepotentielonline.cùm James Kahasanyo, le fils de cet ancien Maï-Maï déjà converti à la vie sociale depuis plus de 15 ans.

A l’en croire, « ceux qui ont arrêté Mudohu Fabien avancent des motifs de sécurité intérieure ».

D’autres sources proches des personnes arrêtées allèguent que « tous les arrêtés dans cette vague sont sommés de payer des sommes allant de 50 à 200.000 dollars américains pour être mis en liberté provisoire seulement en ville de Kinshasa ».