Matadi : Kimbembe parle de la relance du trafic ferroviaire

Mercredi 1 juillet 2015 - 13:17
Il n’aura pas fallu attendre les traditionnels 100 jours pour palper du doigt les réalisations de la Société congolaise de transport et des ports (SCTP). Sous l’impulsion du président de la République, cette société congolaise vient de battre ses propres records. Joint au téléphone par Congo Nouveau depuis la ville de Matadi où il séjournait, Jean Kimbembe Mazunga, directeur général de cette entreprise, a indiqué que le voyage par train vers Matadi-Kinshasa est non seulement redevenu possible mais également il peut s’effectuer avec une vitesse inédite d’environ 6 heures. Prévu pour être opérationnel dans sa section Kinshasa-Matadi avant le 30 juin, le trafic ferroviaire a effectivement repris 3 jours avant. L’artisan de son retour : Jean Kimbembe Mazunga. « Nous avons tout fait ! Nous avons tout mis en œuvre pour matérialiser les instructions du chef de l’Etat, Joseph Kabila », a-t- il confirmé depuis Matadi où il a pris part à la cérémonie marquant le 55ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo. En célébrant l’indépendance, le patron de la SCTP a placé cette commémoration sous le signe de la relance du chemin de fer Kinshasa-Matadi. Pour cette société qui, était autrefois plongée dans la léthargie, c’est un début d’une grande réussite après plus de dix ans d’arrêt du trafic. « Joseph Kabila a fait siennes les préoccupations des compatriotes de cette partie de la République », affirme Kimbembe. Pour lui, lorsque le bateau Kokolo avait été mis à flot, le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, avait dit dans une de se déclarations que « nous inaugurons une ère de voyager autrement ». Cela valait aussi bien pour la navigation que pour le train, précise l’ancien conseiller du chef de l’Etat en charge des infrastructures. « Nous avons grandi dans le train. Les gens quittaient Kinshasa pour aller à l’école par le train. Ils allaient à Mbanza-Boma, à Matadi par le train. Et aujourd’hui, nous avons besoin du train ici pour la province du Kongo central », susurre-t-il. Avant de préciser « cette problématique est autant valable pour le simple compatriote qui va amener son enfant à l’école ou qui va faire son - petit commerce dans une des localités de la province que pour le grands importateurs qui éprouvent des grosses difficultés pour évacuer leurs marchandises qui viennent par containers de Matadi à Kinshasa par la voie routière ». 30 juin à Matadi, l’apport de la SCPT … Fêter l’indépendance dans la ville portuaire ne relevait pas seulement d’une simple décision, mais un sacré pari pour Kimbembe et son équipe. Le pari, consistait à rétablir la liaison Kinshasa-Matadi avant le 30 juin. « Pari tenu, pari gagné », tranche Kimbembe au téléphone. Avant d’avancer quelques preuves « Le président de la Commission d’organisation de cette manifestation, Evariste Boshab - Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur - est parti à Matadi par -le train. Donc, c’est le train de la SCTP qui a conduit le président de l’organisation pour régler les derniers détails de l’organisation, le 27juin. Et ce train transportait 15 tonnes de matériel de sonorisation, notamment les écrans géants ». Un jour après, soit le 29juin, le même train a conduit un certain nombre de personnalités invitées à cette cérémonie. Bref, le train a pris part active à l’organisation de ces festivités. « Nous, nous sommes le bras ouvrier du Chef de l’Etat qui vient de matérialiser ses instructions», argue-t-il. A ce titre; l’administrateur de la SCTP a, sans fausse modestie, indiqué, que c’est aussi grâce à son équipe d’ingénieurs qu’ils ont réussi à matérialiser les instructions de Joseph Kabila. Des faits en un temps record Dix ans après son abandon, le trafic ferroviaire Kinshasa-Matadi revient à seulement plus de deux mois d’exerce de l’actuelle équipe dirigeante. Pourtant, la ligne Kinshasa-Matadi comprenait des menaces d’érosions qui attaquaient le rail. Il y avait un tas d’immondices qui dérangeaient le chemin de fer. Mais tout a été dégagé grâce à l’actuelle équipe, si bien qu’il y a encore à faire. «En moins d’un mois, nous avons fiabilisé la voie. Avec nos ateliers de Mbanza-Ngungu, nous avons réhabilité deux locomotives. Nous les avons testées et elles ont démontré leur performance en faisant une vitesse de 90 km par section. Aujourd’hui, il y a des sections où nous faisons 70 km. Mais nous ne voulons .pas prendre trop de risque. Quand le voyage a été fait, nous l’avons effectué avec une vitesse moyenne de 55 km/h. Cela nous permettait d’avoir un temps de parcours qui variait entre 6 heures 20 et 6 heures 40 minutes. Donc, c’est un record par rapport au train express qui faisait entre 7 heures et heures 30 minutes», vante-t-il. Pour Kimbembe, c’est une garantie pour les importateurs qui peuvent faire passer leurs containers par le rail. Il «y a plus raison d’avoir peur que les containers trament 24 heures ou 48 heures parce que le temps minimum était 24 heures. Mais aujourd’hui, rassure-t-il, « nous faisons moins de 10heures». Pour la SCTP, le 55ème anniversaire de notre pays consacre la relance du chemin de fer Matadi-Kinshasa. « C’est donc le cadeau que le Chef de l’Etat offre à la population de la province de Kongo central » informe-t-il. Avant d’enchaîner : « Ces populations ont dit merci au Chef de l’Etat. Ils l’ont répété partout où nous sommes arrêtés. Que ça soit à Lufutoto où nous sommes passés ». Les avantages du chemin de fer Très ancré dans le domaine des infrastructures, Kimbembe Mazunga a aussitôt calculé les avantages du trafic ferroviaire par rapport à celui de la route. « Lorsqu’un camion ne transporte que 40 à 50 tonnes, un container vous transporte 400 tonnes, soit dix fois plus ! Le problème, c’était le rail. » reconnaît-il. Et, à l’en croire, cette détérioration du rail n’est pas innocente « De manière simple et vulgaire, nous pourrons dire que le rail était mort. On avait réussi à tuer le chemin de fer pour rendre le port de Matadi conventionnel alors que les belges l’ont construit pour servir de transit aux importations qui servaient pour la construction de la colonie ». Et de rappeler : « Le port de Matadi n’était qu’.un port de transit pour le fret qui arrivait de l’Europe et qui devait être chargé sur les wagons pour son transfèrement à Kinshasa en déans 8 ou 12 heures au maximum. Mais les choses se sont passées comme nous le savons », a-t-il regretté. Le port de Matadi a donc été converti en un port conventionnel, un port de stockage. Toutes les opérations de dédouanement, dit-il, se font là-bas et tout sortait par le port de Matadi pour ensuite prendre la voie routière et le chemin de fer était resté à l’abandon. Par Dido Nsapu