Après le déclin des marchés chinois qui comptent parmi les plus importants partenaires commerciaux de la République démocratique du Congo, un géant du négoce des matières premières basé en Suisse, a annoncé hier la suspension pour 18 mois de la production du cuivre au Katanga.
A l’instar de la Chine qui, pour son influence sur les marchés internationaux, a réduit les prévisions d’importation, l’entreprise Suisse Glencore est à son tour frappé par la chute des cours de matières premières.
Conséquence : baisse du prix du cuivre qui constitue l’une des principales exportations de la RDC, au plus bas niveau depuis près de six ans.
Premier pays producteur mondial de cobalt, la RDC se dispute avec la Zambie la place de premier producteur africain de cuivre. Les deux gros producteurs africain de cuivre écopent de ladite mesure de suspension. Cette décision devrait se traduire par le retrait d’environ 400.000 tonnes de cuivre du marché. En outre, l’entreprise suisse a aussi suspendu “jusqu’à nouvel ordre” le versement de dividendes qui vise au total une réduction de son endettement d’environ 10 milliards de dollars pour l’amener aux alentours de 20 milliards de dollars d’ici fin 2016.
Parmi les autres mesures annoncées : la mise en vente d’actifs dont ladite entreprise espère retirer 2 milliards de dollars et une nouvelle réduction, de l’enveloppe destinée â l’investissement d’ici fin 2016, de l’ordre dé 500 millions à 1 milliard de dollars.
Alors que la RDC souffre économiquement des dites restrictions, la Bourse de Londres salue quant à elle, ses initiatives où le titre rebondissait de 10,48% à 136,05 pence peu après l’ouverture. Glencore, qui à essuyé une lourde perte au premier semestre, avait déjà annoncé mi- août une série de mesures d’économies, dont une précédente baisse de la somme destinée à l’investissement.
« Malgré ces mesures, et nonobstant le niveau solide de liquidités, la maturité modeste de la dette à court terme et la génération positive de flux de trésorerie opérationnelle de l’entreprise, le conseil d’administration a estimé qu’au vu de la volatilité actuelle des marchés et de la spéculation,’ il est plus prudent, et dans l’intérêt des investisseurs, de mettre en œuvre des mesures additionnelles aussi rapidement que possible”, a justifié Glencore.
Le groupe, qui souhaite améliorer sa situation financière’“au cas où l’environnement actuel de prix bas se prolongerait”, reste “très positif pour les perspectives à long terme” et confirme son objectif de bénéfices avant impôts et intérêts pour 2015.
Le gouvernement de la République qui a revu à la baisse son taux de croissance après le bouleversement des marchés chinois, risque de dégringoler après l’annonce de la suspension du géant suisse du négoce des matières premières.
Ce, alors qu’il avait envisagé un taux de croissance de 8,4% pour l’année 2015, contre 9,2%. On ne saurait évaluer les pertes d’emploi occasionnées par cette mesure de suspension.
Le Premier ministre a dernièrement avoué devant les juges de la Cour Constitutionnelle qu’il n’était plus en mesure de financer l’organisation des élections des gouverneurs et vice gouverneurs des provinces nouvellement créées. Il risque de surprendre à tout moment l’opinion en intégrant la mesure de suspension de l’entreprise Suisse.
Par LP