Moïse Katumbi souffle le chaud et le froid !

Lundi 18 juillet 2016 - 11:07
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Le meeting annoncé de l’Opposition du 31 juillet à Kinshasa, sera une occasion pour Moïse Katumbi qui a décidé de braver la justice congolaise, de tenter un passage en force. Au même moment, il a affirmé qu’il conditionne son retour à Kinshasa à l‘avis de son médecin.

Nul n’est besoin de démontrer que c’est un véritable défi que l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga a lancé à la justice congolaise après avoir rappelé que ce n’est pas la première fois qu’il est accusé. A cet effet, en 2010, il a été traduit en justice en Belgique pour fraude et armement des rebelles.

 

Aujourd’hui, condamné pour spoliation de l’immeuble Stoupis et prévenu dans le dossier Mercenaires, Moïse a abusé de la bonne foi du Parquet général de la République en se détournant du droit de réserve auquel il avait souscrit en faisant le tour du monde pour s’adresser aux médias à sa portée.

 

L’opinion souhaiterait le voir se défendre devant les instances judiciaires plutôt que sur les médias. Cette opinion qui n’est pas dupe, n’ignore pas que tous les convois miniers de tracts appartiennent à M. Moïse Katumbi alors gouverneur de l’ex-Katanga, ne payaient aucune taxe de l’Etat.

 

D’aucuns parleraient d’une fuite en avant ou d’une stratégie pour crier, le lendemain, à un harcèlement judicaire. Il sied, à cet effet, de réaffirmer qu’à la riche province du Katanga, M. Katumbi chassait toute inspection financière qui venait de Kinshasa, conditionnant ainsi tout contrat à la rétrocession par le gouvernement central de 40%. Il était le seul, alors le seul, à savoir le fonds de la calebasse.

 

Plus d’un responsable des régies financières dans l’ex-Katanga, ou d’autres services stratégiques de l’Etat qui avaient osé scruter la machine Katumbi, avaient payé de leurs postes allant jusqu’à être déclarés persona non grata comme s’ils avaient touché à la cuisse de la reine.

 

Il est cependant vrai de constater pendant la gouvernance de M. Moïse Katumbi que l’ex-province du Katanga était en proie à une insécurité criante du fait de la prolifération des milices armées qui pullulaient l’étendue de cette région.

 

Forces loyales, Monusco, aucune force n’arrivait à mettre définitivement fin à ce phénomène qui avait suscité des inquiétudes même dans le chef de plusieurs investisseurs qui avaient choisi l’ex-Katanga.

 

Mais, les observateurs ne s’expliquent pas qu’après le départ de Moïse Katumbi, toutes ces milices se soient dissoutes comme du sel dans l’eau sans que l’on sache la nature de la recette miracle qui a coupé tous ces va-t-en guerre de leurs sources de financement et de ravitaillement.

 

Un comportement tout aussi curieux qui poussent plus d’un d’observateurs à s’interroger sur le rôle joué par l’autorité provinciale de l’époque.

 

La RDC se réjouira de voir Monsieur Moïse Katumbi séjournant outre Atlantique où, sourire aux lèvres, il pause avec le mercenaire Darryl Lewis en plein cœur de Washington, répondre de tous les griefs à charge alors qu’il n’affiche plus l’air d’un malade.

Par LP