Mweka : échauffourées autour d’un don en tôles aux populations de Pombo

Vendredi 22 avril 2016 - 11:03

Un don en tôles apporté aux populations du village Pombo dans le territoire de Mweka a tourné court. La politique s’est invitée dans ce geste de portée sociale. Au grand dam de la population.

 

Comment un don en tôles fait par un fils du terroir peut tourner au drame dans le territoire de Mweka en province du Kasaï ? Des observateurs qui suivent de près la situation qui prévaut à Mweka ont du mal à s’expliquer ce qui se passe actuellement dans cette partie du territoire national.

 

Pourtant, c’est de bon cœur, indique-t-on, que ‘administrateur directeur général du FPI, Constantin Mbengele - fils du terroir - a répondu promptement à un appel en détresse de ses frères et sœurs du territoire. Il a donc offert des tôles en vue de la réhabilitation des écoles et d’une maternité. Mais, apprend-on, le don a été mal interprété. A un geste humanitaire, on a donné une connotation politique jusqu’à le vider de tout son sens. Au grand dam de la population bénéficiaire. Quelle honte!

 

Et comme toujours, face à la fougue des populations de Pombo qui se sont opposées à toute expropriation, des éléments de la Police nationale congolaise ont été mis à contribution pour couvrir la forfaiture qui s’est commise à Mweka. Le tout pour satisfaire les instincts revanchards d’un fils du terroir, haut placé dans la sphère du pouvoir à Kinshasa. Y avait-il une bonne raison de priver les villageois de Pombo du don offert par Constantin Mbengele ? A Mweka, on a du mal à comprendre ce qui venait de se produire.

 

De toute évidence, la cité de Mweka a connu une ambiance particulière le mercredi 20 avril 2.016. A la base, des actes de vandalisme attribués à des hommes en uniforme, instrumentalisés à partir de Kinshasa. Des coups de feu ont retenti pendant une bonne partie de la journée. Selon des sources locales, le bilan provisoire fait état de quatre (4) blessées graves et des dégâts matériels importants parmi les individus venus de la localité de Pombo jusqu’à Mweka pour retirer les tôles venues de Kinshasa.

 

Des sources contactées sur place rapportent que le conflit est créé et entretenu à partir de Kinshasa.

 

DES TÔLES DE LA DISCORDE

Tout est parti, rapporte-t-on, d’un don de 1 000 tôles achetées par Constantin Mbengele pour Je compte des écoles de Pombo, village situé à plus de 200 km de la cité de Mweka. Ce geste aurait fait mal à quelques hommes politiques originaires de la contrée. Pour manifester leur mécontentement, ils ont choisi de recourir à des pratiques d’une autre époque, déplore un responsable locale de la Société civile. L’ordre de bloquer ce don est venu, indiquent des sources locales, d’un dénommé Nestor Mingashanga Mboyo, administrateur du territoire de Mweka, obéissant, aurait-il dit à son tour, aux ordres venus de la hiérarchie, particulièrement de Kinshasa.

 

Dans son acte manifestement illégal, le commis de l’Etat a interdit aux bénéficiaires, qui sont venus eux-mêmes jusqu’à la résidence de Constantin Mbengele à Mweka où étaient consignées ces tôles, de les retirer. Il a dit qu’une personnalité importante du parti présidentiel, originaire de cette localité, s’était engagée à acheter puis acheminer sur place plus de 200 tôles. Ce qui a semé le doute parmi la population qui ne reconnaît pas avoir bénéficié, un tel don depuis 2006.

 

Des personnes contactées localement précisent que l’administrateur du territoire aurait interdit le déplacement de ces tôles pour le simple motif qu’aucun’ acte de charité de cette nature ne pouvait être fait dans une localité qui est connue de tous comme le fief du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur.

 

Ce qui est grave dans cette affaire est qu’à Mweka, la population n’a pas besoin de toute cette tension créée en ce moment où le pays se prépare au dialogue convoqué par le chef de l’Etat. Alors que la Majorité présidentielle a besoin de l’union de toutes ses filles et fils pour bien aborder les échéances qui arrivent, voilà qu1l se trouve encore en sn sein des personnes qui appellent à la violence gratuite et inutile pour démobiliser les troupes qui se sont rangées derrière le chef de l’Etat, autorité morale de la Majorité.

 

A ce moment, rapporte-t-on, un calme précaire règne à Mweka. Mais, dans la population, la déception est totale. Elle se sent victime d’un règlement de comptes, qui dessert ses intérêts. Les instances politiques de la Majorité présidentielle ont intérêt à se saisir de la situation qui prévaut dans ce territoire. Car, à force de se régler des comptes entre membres, la Majorité se fragilise.

Par LP