Nord-Kivu : la NSCC appelle à la délocalisation du Concert de la paix à l’aéroport de Goma

Lundi 22 septembre 2014 - 10:53

A l’occasion de la Journée internationale de la Paix, célébrée le 21 septembre de chaque année, la Fondation « Peace one day » organise un grand concert avec le musicien américain Akon et le Congolais Lexus Legal à l’aéroport de Goma (Nord-Kivu) le dimanche 21 septembre 2014, avec le soutien de la Monusco.

Mais, pour « éviter aux habitants de Goma d’éventuelles situations tragiques », la Nouvelle société civile congolaise « NSCC » du Nord-Kivu invite les autorités locales à délocaliser ce concert « de la paix » « vers un lieu autre que ce site hautement stratégique », compte tenu de son « ampleur » et de la « célébrité » des artistes.

Appel à la délocalisation du concert

« La délocalisation de cet événement de l’aéroport de Goma évitera aux habitants de Goma d’éventuelles situations tragiques qui risqueraient de survenir à la suite d’une grande concentration de la population à cet endroit », a expliqué samedi à Lepotentielonline.com le pasteur Jules Mulindwa, président du Conseil d’administration de la NSCC.

« Nous recommandons aux organisateurs de faire un choix pour un autre endroit prévu et réservé pour les grandes manifestations, comme le stade », a souhaité la coordination provinciale de la NSCC, craignant « certains débordements consécutifs aux spectacles de ce genre ».

Jules Mulindwa a  rappelé quelques cas de même nature qui se sont produits dans un passé récent, notamment, la récente arrivée du Groupe musical Makoma à Goma qui a joué et causé « plus de 27 morts et plusieurs blessés », au stade de l’Unité lors de leur spectacle.

« Un jeune garçon avait péri dans une bousculade à l’aéroport de Goma, lors de l’arrivée d’un politicien congolais de l’Opposition », s’est souvenu le président du Conseil d’administration de la NSCC du Nord-Kivu.

A en croire le pasteur Jules Mulindwa, « la population de Goma, qui vit déjà dans une pauvreté et une misère  criantes, ne voudrait pas voir l’histoire se répéter à l’occasion de ce concert du musicien américain Akon ».

Craintes

De l’avis de certains habitants de Goma, « ce concert, qui se veut de la Paix, n’a aucun bénéfice sur le social de la population locale, dans la mesure où le trafic de vols prévus le même jour devra tourner au ralenti, constituant ainsi un manque-à-gagner pour l’Etat congolais ».

Loin de jouer au prophète de malheur, la NSCC émet des craintes du fait que la tenue de ce concert à l’aéroport de Goma pourrait « donner l’occasion aux forces du mal de commettre leur sale besogne ».

« Les spectacles d’une telle envergure ne passent jamais sans casses. Si pareil cas se produisait à l’aéroport de Goma, qui supportera les dommages de cette infrastructure en plein chantier ? », s’interroge le pasteur Jules Mulindwa.

C’est ainsi que, « pour épargner notre population et les installations aéroportuaires, nous disons non au choix de l’aéroport pour une telle manifestation et appelons la population de boycotter cette manœuvre qui risque encore une fois, d’endeuiller la Province », a-t-il expliqué.

Interrogés sur l’impact de ce « concert de la paix » à Goma, certains habitants de Goma voudraient même « voir les Nations Unies et la Fondation +Peace on day+ allouer les fonds destinés à l’organisation de ce concert à la construction d’un stade dans la ville de Goma qu’on pourrait dénommer +Stade de la paix+ ».

Dans leur entendement, « ce patrimoine pourrait être, non seulement un souvenir inoubliable pour les fils de la province, mais  il pourrait aussi servir aux générations futures qui se souviendront de toutes les années de guerres qu’a connues le Nord-Kivu ».

Au cours d’un point de presse tenu vendredi 19 septembre à Goma par la Fondation « Peace on day » en compagnie de tous les artistes devant prendre part à ce concert, le maire de la ville, Naasson Kubuya Ndoole, a assuré que « toutes les mesures sécuritaires ont été prises pour le bon déroulement de l’événement ».

« Le concert va se dérouler entre 13 et 16 heures. Même les plus petits peuvent venir », a-t-il souligné.