Oasis de paix

Mardi 23 septembre 2014 - 12:09

Perturbée dans sa partie Est par des violents combats, bousculée par des expulsions de ses populations en Angola et à Brazzaville, la République Démocratique du Congo ne s’est point emportée, pour organiser des représailles. Bien au contraire. Toutes les tentatives menées vont dans le sens de trouver des solutions pacifiques pour le bien de tous et ce, au regard de sa position géostratégique en Afrique.

Les pourparlers de Kampala dans le dossier M23, des rencontres de haut niveau à Luanda et tout récemment, soit le week-end dernier, le tête-à-tête entre le Président Joseph Kabila et Dénis Sassou Nguesso du Congo voisin, sont là une illustration éloquente de la recherche de la paix. C’est dire que la RDC, bien qu’elle ait la forme d’une gâchette d’un revolver, elle reste véritablement une oasis de paix. Il est certes vrai qu’à l’interne, des soubresauts ne manquent. La vie politique étant truffée de véritables charades, des faits imprévisibles, il y a exigence de dextérité, perspicacité, sens d’anticipation, capacité d’écoute et sens élevé de dialogue auprès des acteurs politiques.

Au pays, une odeur carbonisée empeste la toile. La question de la révision constitutionnelle, le calendrier des élections publié par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la formation du Gouvernement de cohésion nationale etc. Pourtant, lors des concertations nationales, les participants avaient tablé sur les matières prévues dans les cinq thématiques et avaient formulé des recommandations. Alors, pourquoi l’agitation gagne-t-elle la classe politique ?

Les tentatives de réponse conduisent à déceler que la démarche suivie lors des concertations nationales avait éludé des faits essentiels. Lesquels ? C’est qu’au lieu de convoquer le vrai dialogue tel que prévu dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, c’était plutôt les concertations nationales. Bien plus, la présence d’un médiateur international n’a pas été d’une utilité. Alors que cette rencontre nécessitait la présence des acteurs majeurs en conflit, à la suite des élections de 2011, les concertations nationales ont réuni ceux dont l’objectif visait un poste politique.

L’église catholique, une frange importante de la société civile et la communauté internationale ont été mises hors-jeu. A cela, s’ajoute l’absence quasi totale de la volonté politique pour appliquer, sans faille, les recommandations de ce forum. Puisque les flèches mouchetées vont dans tous les sens, que les politiques congolais ne savent se regarder droit dans les yeux, il y a lieu de trouver des intelligences pour proposer des pistes de solution. Partant du postulat que la RDC est une oasis de paix, la rencontre entre deux acteurs majeurs en conflit s’impose. Qu’est-ce qui résulterait de la rencontre Kabila-Tshisekedi ? S’il est vrai que ce cas n’est pas envisagé, l’orgueil nationaliste peut conduire à des échanges entre les deux hommes pour le bien des congolais.