Les entrepreneurs congolais peuvent maintenant accéder à des crédits à la hauteur de leurs attentes.
L‘accès aux finances constitue une voie de sortie pour la survie des entreprises congolaises. C’est ce qui justifie l’organisation hier mercredi 2 mars, à Kinshasa, d’un atelier pour améliorer les conditions d’accès aux finances des entreprises congolaises. Cet atelier est organisé par l’ambassade du royaume des Pays-Bas en RDC. Il réunit les acteurs du secteur bancaire congolais issus des secteurs public et privé ainsi que les représentants de plusieurs grandes banques néerlandaises.
Le principal objectif poursuivi est l’exploration des possibilités de collaboration entre les institutions financières néerlandaises et congolaises, afin de promouvoir l’accès aux finances des entrepreneurs congolais. Quatre banques néerlandaises y sont représentées. Notamment Oikocredit, Rabobank, Triodos et FMO.
Des hommes d’affaires néerlandais prennent le risque d’investir dans un pays post-conflit. Ils explorent l’environnement économique congolais à une période préélectorale où la situation politique paraît tendue. Ces banquiers affirment qu’ils sont habitués à de telles situations, étant donné qu’ils occupent une bonne partie du marché africain depuis plus de 40 ans. « Nous ne venons pas prêter l’argent aux privés et faire des bénéfices. Notre présence en RDC vient répondre à un besoin de partenariat. Et dans ce cadre, nous avons nos obligations et nos partenaires ont aussi les leurs », a rassuré le représentant de la partie néerlandaise.
L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Gerad Michels a circonscrit le cadre de ces échanges d’affaires entre la RDC et les Pays-Bas. « En regroupant les Institutions financières néerlandaises et congolaises, cet atelier veut créer un cadre d’échanges devant aboutir à des collaborations plus étroites entre les institutions financières de deux pays », a-t-il précisé.
Abordant les opportunités qu’offre la RDC, le vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jules Bondombe, a invité la partie néerlandaise à saisir la balle au bond pour avoir des échanges fructueux avec lés entrepreneurs congolais.
Selon lui, des besoins à couvrir sont énormes et multiformes. « Le marché congolais est quasiment vierge, en raison notamment de l’immensité de son territoire (2345000 km2), regorgeant d’impenses ressources naturelles à peine exploitées », a-t-il fait remarquer.
Le système financier, a rassuré Jules Bondombe, est en phase de développement continu, même s’il reste dominé par les banques commerciales et quelques institutions du système financier décentralisé émergentes, dont la vocation est de financer le court terme.
A cet effet, a-t-il ajouté, l’intégration des structures financières portées vers le financement à moyen et long termes est ressentie comme un besoin crucial pour l’économie congolaise. D’où la nécessité de diversifier le paysagé financier congolais par l’encouragement à l’implantation des institutions de financements à moyen et long termes.
EXPERTISE AVÉRÉE
Les banques néerlandaises qui veulent exploiter le marché congolais paraissent des majors. Oikocredit par exemple, est un fonds d’investissement néerlandais structuré comme une coopérative. Il existe depuis 1975. Ce fonds d’investissements est spécialisé dans la microfinance et les PME. La coopérative a plus de 500 millions d’euros en actifs.
Rabobank est la deuxième plus grande banque néerlandaise, également structurée comme coopérative. Fondée en 1972, la banque a plus de 680 milliards d’euros en actifs sur sa balance. Elle a été à l’origine d’une banque agricole.
A ce jour, Rabobank est présente sur quasiment tous les marchés financiers. Triodos figure aussi parmi les banques néerlandaises en prospection en RDC. Elle est axée sur la finance éthique. Fondée en 1980, cette banque investit seulement dans des projets qui sont solidement ancrés dans des valeurs sociétales ou écologiques positives. En actifs, la banque dispose de 10 milliards d’euros.
Quant à la FMO, elle est une banque de développement à caractère commercial mais dont l’Etat néerlandais est prioritaire à 51%. L’objectif statutaire de FMO est d’investir dans les pays en voie de développement et d’emprunter là où les banques commerciales ne veulent ou ne peuvent pas entreprendre d’activités.
Cette banque a environ 6 milliards d’euros en actifs.
Par Olivier KAFORO et Bienvenu IPAN