Processus de paix en RD Congo : des ONG de la société civile tirent la sonnette d’alarme

Lundi 20 juillet 2015 - 12:03

Des ONG de la société civile, membres du groupe de travail pour le suivi de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, viennent d’évaluer le processus de paix en RDC.

Dans leur rapport au titre évocateur : « Processus de paix en RDC : Le rêve d’un sourd-muet ! », RRSSJ, Renadhoc, NSCC, CEGO, L.E., ACIDH, ACAJ, VSV, Sofepadi et la coordination de la société civile du Nord-Kivu, ont analysé l’état d’avancement du processus de paix.

A travers la situation qui prévaut dans notre pays, avec en filigrane toutes les réformes de l’armée, de la police, de la justice et de services de renseignements, ces ONG ont abouti à la conclusion selon laquelle le processus de paix en RDC a visiblement du plomb dans l’aile. Elles relèvent également que les pesanteurs que le gouvernement aurait pu évacuer depuis des décennies, pour pouvoir instaurer un climat de paix durable propice à relancer des projets d’infrastructures et de développement des territoires pacifiés, requièrent une réelle prise de conscience doublée d’une volonté politique ferme. Car, rien n’explique que de petits groupes armés étrangers puissent narguer continuellement les forces armées de la RDC qui, elles, alignent des bataillons formés et bien équipés.

Processus électoral non fiabilisé et découpage territorial : des équations difficiles

Dans leur rapport, les ONG membres du groupe de travail pour le suivi de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ont passé en revue l’état de mise en œuvre des engagements régionaux. Les tergiversations de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, à l’issue de deux sommets de Dar es Salam, illustrent, à leur avis, les contrariétés entre les Initiatives de paix en Afrique et les engagements régionaux et internationaux. Ce qui leur fait croire que ce comportement serait délibérément entretenu par différents acteurs étatiques pour fouler aux pieds le droit à l’autodétermination reconnu à chaque peuple de définir librement le système politique et économique susceptible de promouvoir son développement durable et intégral.

Sur le plan du processus démocratique, là aussi ce sont des inquiétudes. Surtout que le parcours de la RDC vers un Etat démocratique se déroule en dents de scie et est parsemé de beaucoup d’embûches.

Passant sous examen le processus électoral, elles ont épinglé les actions menées par la CENI tendant à la crédibilisation de la structure électorale, notamment la mise en place des cadres de concertation avec les parties prenantes au processus électoral, le contrôle physique et administratif du personnel et le recrutement de nouveaux agents et cadres. Si l’on peut saluer le renforcement de la communication institutionnelle, c’est au niveau des actions menées en vue d’accroître la transparence et la crédibilisation de son action que beaucoup de choses restent à faire. Tel est le cas de l’audit du fichier électoral toujours révendiqué et jamais obtenu par la société civile et les partis politiques de l’opposition. Il y a aussi la stabilisation des cartographies opérationnelles tant attendue qui n’est toujours pas effective, tout comme la fiabilisation du fichier électoral qui n’a pas connu la participation citoyenne.

Autant des défis multiples en termes de respect de droits de l’homme, de financement des élections et autres qui demeurent non atteints et n’augurent pas d’un avenir serein pour le prochain processus électoral. Aussi pour le passage civilisé et pacifique du pouvoir en 2016, il est très important, font savoir les ONG de la société civile, que l’opposition et la majorité, en présence de la société civile, se parlent pour anticiper les événements et éviter des surprises au peuple congolais.

Enfin, les membres du groupe de travail de suivi de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ont déploré un réveil politique tardif de mise en œuvre du processus de décentralisation.

J.R.T.

 

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