Processus électorale et pression sur la Ceni : Washington fait un faux pas à Kinshasa !

Mardi 3 février 2015 - 13:26

Le 23 janvier dernier, l’ambassadeur des Etats-Unis en Rdc, James Swan débarque au ministère du Budget où il vient personnellement pour la question du financement de prochaines élections.

Le kengiste Michel Bongongo en charge du Budget a entrepris de l’édifier à la hâte. Lui faisant voir les différentes contraintes auxquelles est soumis le Congo-Kinshasa-. En effet, le budget congolais a fait savoir Bongongo, prend en compte les aspects social, économique et sécuritaire.
Un peu comme un préfet de discipline devant un collégien en culotte, le diplomate américain s’est répandu en leçons devant le ministre du Budget. Il a essayé d’attirer l’attention de l’homme d’Etat congolais sur les questions qui, à son sens, devraient être prioritaires pour la Rdc.
C’est notamment la contribution du programme DDR (Désarmement, démobilisation- réinsertion) ainsi que la question des élections.

Jusqu’au bout

En plein vingt unième siècle, un ambassadeur occidental s’estime en position d’indiquer les priorités à un gouvernement autonome. Au fond, lesdites priorités le sont pour la Rdc ou le pays de l’Oncle Sam ?

A suivre le discours développé par James Swan devant Michel Bongongo, on sent nettement que les priorités tant vantées le sont pour l’administration américaine. Dans ces conditions, il y a lieu de s’interroger sur la finalité de ce processus où d’autres voudraient imposer au Congo leurs vues ainsi que leurs priorités. L’histoire nous enseigne que lorsque le destin d’un pays commence à subir des intrusions extérieures, ce n’est jamais pour son bonheur.

Comment expliquer franchement cet acharnement doublé d’une fixation sur l’issue du processus électoral longtemps avant le terme fixé par la Constitution ?
Cette dernière fait obligation à la Ceni de convoquer l’élection présidentielle 30 jours avant l’expiration du mandat présidentiel. La logique et le bon sens voudraient donc que la question du bouclage du processus électoral devienne une priorité à partir du début de septembre 2016.
Toute démarche ou forme de pression autour de la question devient suspecte, sauf à avoir un autre agenda, nul.ne voudrait, faire courir les institutions de la République et leur faire enjamber les étapes.
Il convient de se demander ce qui est prioritaire entre la poursuite et le bouclage du DDR et le social du Congolais. L’interrogation est d’autant plus pertinente que le fameux DDR n’a rien apporté de concret à la République.
N’importe comment, il est temps de rappeler aux uns et aux autres qu’un match de football se joue en 90 minutes. Nul n’a le droit d’interférer dans la partie avant le coup de sifflet final. Car, toute manœuvre dilatoire n’a qu’une seule conséquence : la prolongation de la partie, au nom du principe d’équité. Or, nul n’a besoin de prolongation. Alors respectons la partie jusqu’au bout. LP