La création d’une agence pour le développement et la promo- tian du Grand Inga est un signal fort. A travers cet acte, le président de la République a démontré la volonté de la RDC d’accélérer les travaux du projet Grand Inga.
Le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a signé mardi 13 octobre, deux ordonnances dont l’une portant création, au sein de son cabinet d’une agence pour le développement et la promotion du Grand Inga (ADPI RDC).
Pour son fonctionnement, dispose l’ordonnance, cette agence va émarger au budget de l’Etat, de tout don ou de tout financement des extérieurs. L’autre ordonnance signée est relative à la nomination d’un chargé de mission de cette agence, en l’occurrence l’ancien ministre de l’Energie, Bruno Kapanji Kalala.
Au terme de cette ordonnance, le chargé de mission de l’ADPI a rang de ministre. Certains de ses collaborateurs ont rang de conseillers spéciaux à la présidence de la République.
Par la création de cette agence, soutiennent certains analystes, le président de la République donne une nouvelle impulsion aux travaux de construction du barrage Grand Inga. Un projet énergétique intégrateur dont l’objectif est d’améliorer non seulement la desserte en électricité, mais aussi de vendre l’électricité à certains pays qui en ont besoin.
A travers ce geste du chef de l’Etat, la République démocratique du Congo veut montrer à la face du monde, sa ferme volonté d’aller jusqu’au bout dans le cadre de ce grand projet régional. Un projet qui ne cesse d’attirer la curiosité de grands financiers.
Pas plus tard que la semaine dernière, la Banque mondiale a annoncé au cours des assemblées annuelles à Lima (Pérou), sa contribution d’un montant d’1milliard de dollars américains pour son soutien au Grand Inga. Pour ce même grand projet énergétique, la Chine a manifesté sa volonté de s’impliquer pour la réussite du projet.
Dans les milieux des experts, la création de l’ADPI est perçue comme un signal fort, celui d’un géant continental qu se réveille.
Le site hydraulique d’Inga III, d’une capacité de 43 200 MW, près de l’embouchure du fleuve Congo, le deuxième plus grand fleuve d’Afrique, devra être construit en huit phases.
La première tranche de ce barrage hors norme représentant 4 800W est déjà construite. Le peuple congolais et certains pays tels l’Afrique du Sud fondent leur espoir dans le projet du Grand Inga, pour mettre fin au délestage et autres carences en énergie électrique.
Les autorités congolaises veulent, donc, lancer un appel d’offres d’ici à la fin de l’année et designer dès 2016, le meilleur offrant parmi les trois consortiums déjà présélectionnés. Notamment le canadien SCN-Lavalin, l’espagnol ACS et le chinois Three Gorges Corporation.
Cependant, plusieurs défis sont à relever quant à la réalisation du Grand Inga. Ces nombreuses difficultés sont valables pour la majorité des projets hydroélectriques en Afrique. Selon les experts, dès qu’un projet dépasse 100 MW, le budget y alloué et généralement supérieur à 500 millions d’Euros, soit en moyenne 50% de plus qu’une centrale thermique, à gaz ou à charbon.
Les entreprises minières du Katanga s’engageraient à acheter de 1 300 MW mais elles sont réticentes à le faire sur plusieurs années, du fait du cours des minerais qui pourrait s’effondrer d’une année à l’autre et compromettrait ainsi leur production.
Le projet du Grand Inga est colossal et hors norme. Sa réalisation est importante aussi bien pour les autorités de Kinshasa que pour certains pas africains tels que l’Afrique du Sud et l’espoir du peuple congolais et du continent africain repose sur ce grand projet.
Par Olivier KAFORO