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Kinshasa, le 30 juin 2016
A Monsieur Corneille NANGAA
Président du Bureau de la CENI
Kinshasa-Gombe
C.I.
S.E. Monsieur Joseph KABILA KABANGE
Président de la République
Honorable Aubin MINAKU
Président de l’Assemblée nationale
Honorable Léon KENGO wa DONDO
Président du Sénat
S.E Mgr Marcel UTEMBI, Archevêque de Kisangani
Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo
Concerne : Proposition du CALCC pour l’organisation de l’élection présidentielle en 2016
Monsieur le Président, cher frère.
Avant toute chose, le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo vous félicite et vous encourage pour l’engagement que vous avez pris en acceptant de présider la Commission pour organiser les élections en ces moments difficiles.
Depuis votre désignation, Nous nous sommes réservés de prendre position sur les matières techniques liées à l’organisation des élections, convaincus qu’avec votre expertise, la Commission serait en mesure de proposer à la Nation un schéma qui l’aiderait à comprimer les coûts des opérations et leur durée, de sorte à répondre à l’exigence impérative du respect du délai constitutionnel, surtout en ce qui concerne l’élection présidentielle.
Malheureusement, nous constatons que sous votre présidence, la CENI continue à soutenir un système électoral très cher, et ne tient aucun compte des risques que le pays court du fait de la non-organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels.
Faudrait-il peut-être vous faire savoir clairement que le débordement du délai constitutionnel dans l’exercice du pouvoir suprême dans le pays expose dangereusement le Président de la République et compromet l’avenir de la Nation ?
Pour vous en convaincre, observez la pression qui s’exerce de toutes parts sur le Président Joseph KABILA pour le respect de la durée et du nombre des mandats à la magistrature suprême qui n’est absolument pas à comparer aux autres mandats électifs. Ses prédécesseurs n’y avaient point échappé. La RDC n’est ni le Congo Brazzaville, ni l’Angola, ni l’Ouganda ni le Rwanda, ni le Burundi…
Nous avons passé au crible le calendrier des opérations que vous présentez. Si vous le désirez, nous pouvons vous communiquer nos observations dans les détails.
En résumé, nous vous reprochons notamment d’avoir :
- choisi le mode le plus long de passation des marchés publics, dans des circonstances qui exigent et justifient un mode court qui est parfaitement légal ;
- accepté que les fournisseurs des kits les livrent par petits lots alors que ce sont des industriels qui sont en mesure de produire des milliers de machines par jour;
- prévu le même temps de déploiement des kits à travers le pays que celui consommé en 2006 dans un contexte où les infrastructures de transport étaient en plus mauvais état ;
- prévu le même temps de traitement des données qu’en 2006 alors que la technologie a beaucoup évolué et qu’il existe une expertise nationale avérée ;
- prévu le même temps d’enregistrement des électeurs qu’en 2006 alors que le nombre de kits d’enregistrement a été plus que doublé ;
- privilégié les élections locales au détriment de l’élection présidentielle, laquelle est plus contraignante en vertu de la Constitution.