RD Congo – La Société civile en Ituri met en garde l’Onu de « vouloir légitimer un dialogue national pour la violation de la Constitution »

Mercredi 2 décembre 2015 - 05:53
Le « Collectif Sauvons le Congo-Kinshasa », (CSC_Kin) - une Organisation citoyenne basée en Ituri et travaillant pour la promotion et la défense des Droits humains, de la démocratie et la bonne gouvernance – « met en garde les Nations Unies de vouloir légitimer un dialogue national pour la violation de la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC). « Pour nous, certes le dialogue fait partie du processus de l’avancement de la Démocratie dans le monde. Le problème qui se pose c’est l’objectif et le moment choisi pour ce dialogue pour résoudre une crise politique créée de toute pièce afin de décrocher une transition innommable dans la gestion des institutions de la RDC avec des désordres partout », explique-t-il dans une Déclaration publiée le 30 novembre 2015 et signée par son directeur exécutif, Me  David Mokili Mungunuti. Samedi 28 novembre 2015 dans un message télévisé, le chef de l’Etat a annoncé sa décision de « la convocation d’un dialogue politique national inclusif et de la mise en place subséquente d’un comité préparatoire pouvant régler tous les aspects liés à son organisation ». « Pour l’année 2016, le gouvernement a prévu, dans le projet de loi des finances, une enveloppe équivalant à 500 millions USD. Chaque mois, il y a moitié du budget précité et avec pour contrainte de débloquer plusieurs dizaines de millions de dollars par mois. Ce que la capacité de mobilisation actuelle de recettes ne permet pas. Comment résoudre un tel dilemme ? Ne peut-on pas engager, dès à présent, une réflexion sur un système électoral avec des modalités de vote peu coûteuses comme c’est le cas dans d’autres pays ? », a-t-il expliqué. Appel à « l’élégance » Dans sa Déclaration, le CSC_Kin prend acte de la volonté des prélats catholiques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo par rapport aux multiples crises par rapport au strict respect de la Constitution pour l’avenir du Congo. Il estime que le dialogue national,  convoqué par le président Joseph Kabila « est suicidaire et un danger imminent sur la stabilité en RDC et dans la région des Grands Lacs ainsi mettre en faillite les valeurs républicaines en RDC ». « Pour nous, certes le dialogue fait partie du processus de l’avancement de la Démocratie dans le monde. Le problème qui se pose c’est l’objectif et le moment choisi pour ce dialogue pour résoudre une crise politique créée de toute pièce afin de décrocher une transition innommable dans la gestion des institutions de la RDC avec des désordres partout », s’inquiète-t-il. Par conséquent, il «appelle les forces vives de la nation à +un renoncement à tout ce qui a trait à des politiques suicidaires qui conduisent à ne pas respecter la Constitution + et à un front républicain qui rassemble tous ceux qui veulent garantir l’alternance en 2016 ». « Car nous n’avons pas le droit de disperser de l’énergie pour s’élever contre toute velléité de changement de la Constitution. Nous appelons donc +tous ceux qui réfléchissent et qui s’expriment, comme nous, par rapport au respect des valeurs républicaines, au respect de la Constitution, non au troisième mandat, oui aux élections+ à +travailler ensemble, pour la nation+ ». Ainsi, « comme tout forum aboutit à une transition et un partage du pouvoir », le Collectif Sauvons le Congo-Kinshasa « appelle le chef de l’Etat à l’élégance en suivant l’exemple de Jakaya Kikwete et tous les Congolais doivent être vigilants puisque cette violation de la Constitution est très criminogène et très dangereuse pour la paix dans la région des Grands lacs Africains ». « Si Joseph Kabila violera la Constitution par le glissement ou par sa représentation, il sera personnellement responsable devant l’histoire, devant la nation et devant la Justice des  conséquences néfastes y afférentes », avertit-il. « Un danger imminent » Si Ban Ki Moon ne commence pas par  formater  ce virus de l’adoption de la violation de la Constitution comme mode de vie entre la classe politique, il n’y aura pas de résultats, parce que nous allons donner l’image d’organiser des dialogues, des concertations, entre les malfaiteurs sourds et les muets, étant donné que notre organisation estime que plus rien ne sera injuste sur cette terre des hommes que lorsque les nations unies  légitime un glissement de mandat constitutionnel du Chef de l’Etat congolais», craint le CSC_Kin. « Nous n’avons pas besoin de ce dialogue, qui va certainement enfoncer la République démocratique du Congo  au lieu de décanter sa situation avec des conséquences sur toute la région des grands lacs africains. Ce qui nous intéresse c’est les élections. Et que Joseph Kabila puisse rendre le tablier à travers les élections sans sa candidature », insiste-t-il. Il exhorte le président de la République à « un dépassement de soi pour arriver à la résolution des conflits par sa propre volonté de respecter la Constitution et d’adopter la constitutionnalité comme mode de sa vie ». Le CSC_Kin dit avoir « la conviction que les Congolais finiront par consolider la conscience de l'intérêt collectif au détriment des intérêts égocentriques comme le cas de Kabila-Tshisekedi » Prévenant « un crime contre la Constitution et la démocratie », il note que « déjà avant ce dialogue, le logiciel de l’architecture politique est pollué et attaqué par le virus de l’ingouvernabilité très avancées suite aux crises récurrentes, aux intolérances politiques, aux atteintes au droit à la liberté d’expression ». Recommandations Pour « sauver l’avenir de la République et de la région des Grands Lacs », le CSC_Kin formule les recommandations suivantes : 1.Au Chef de l’Etat Joseph Kabila : pour qu’il y ait dialogue, qu’il fasse « une déclaration  assermentée devant Dieu et le peuple congolais en travers le parlement réuni en congrès qu'il ne briguera pas un troisième mandat illégal et anticonstitutionnel en 2016 sous toute forme que ce soit et qu’il ne dépassera pas son mandat constitutionnel et que cela soit un protocole entre le Facilitateur et Kabila; 2.Aux Nations Unies de Ban Ki-moon : de faire fi des propositions faites par le Président de la RDC  de faciliter le dialogue et se faire violence en indiquant au Chef de l’’Etat congolais sortant que le moment est mal indiqué pour un quelconque dialogue et qu’il puisse, toute affaire cessante, organiser les élections dans les délais constitutionnels ; 3.Au Gouvernement congolais et la CENI: d’organiser urgemment les élections des Gouverneurs de nouvelles provinces et de publier le calendrier réaliste conformément à la Constitution pour organiser les élections provinciales, législatives et présidentielles dans le délai et sans la candidature de Joseph Kabila ; 4.Aux forces vives de la nation: le Collectif Sauvons le Congo-Kinshasa appelle les forces vives de la nation à « un renoncement à tout ce qui a trait à des politiques suicidaires qui conduisent à ne pas respecter la Constitution pour un front républicain qui rassemble tous ceux qui veulent garantir l’alternance en 2016 pour s’élever contre toute velléité de changement de la Constitution ».