La coalition de 33 ONG de défense des droits de l’homme de la RDC dénonce la tentative de violation des libertés d’expression et des manifestations pacifiques garanties aux citoyens par la Constitution. Le coordonnateur de cette coalition, Georges Kapiamba, l’a fait savoir jeudi 3 décembre, lors d’une conférence de presse organisée à Kinshasa. Il réagissait à la mise en garde du procureur général de la République sur l’organisation des manifestations publiques-sous prétexte du dialogue politique-qui perturberaient l’ordre public.
« La coalition s’inquiète profondément de l’assimilation délibérée faite des manifestations publiques et pacifiques à une tentative de renversement d’un régime constitutionnellement établi à un désordre aux troubles de l’ordre public », a déploré Georges Kapiamba.
Au cours d’un point de presse organisé mercredi 2 décembre à Kinshasa, le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi a averti que la convocation du dialogue et la tenue de celui-ci ne doivent aucunement servir de prétexte pour inciter la population à la violence. Il a interdit toute tentative de recourir à des manifestations de rue pour résister contre les institutions en place, indiquant qu’elles seront interprétées comme une intention avérée de les renverser.
Pour Georges Kapiambe, cette mise en garde est une « tentative de restriction ou d’obstruction à l’exercice d’un droit fondamental prévu et puni par l’article 180 du code pénal livre II ».
Cette coalition déplore notamment la dispersion brutale des supporteurs de l’équipe TP Mazembe mardi dernier.
Elle prie le secrétaire général de l’Onu de saisir à tout moment le Conseil de sécurité des cas des pareilles violations, pendant la période électorale.
La coalition rappelle au procureur général de la République que la RDC a ratifié le pacte international relatif au droit civil et politique et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui lui impose l’obligation de promouvoir et protéger la liberté des manifestations pacifiques.
En rapport avec le dialogue convoqué par le chef de l’Etat, la coalition de 33 ONG craint le risque de violation de la disposition intangible de la constitution et plaide pour la libération sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion.