Neuf des douze militants du mouvement citoyen «Lutte pour le changement» (Lucha), arrêtés samedi dernier lors d'une manifestation, ont été transférés mercredi 2 décembre du parquet de Goma à la prison centrale de Munzenze (Nord-Kivu). Ces jeunes sont accusés par le ministère public d'association de malfaiteurs, de rébellion et d’incitation à la révolte.
Les neuf militants de la Lucha ont été transférés mercredi soir à la prison centrale de Munzenze, sur ordre du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Goma, selon les membres de ce mouvement pro-démocratie.
Une demande de leur mise en liberté provisoire a été immédiatement déposée par leur avocat.
Le même jour, les membres de la Lucha, lors d’un point de presse, ont exprimé leur détermination à poursuivre des actions citoyennes, en vue d’obtenir des autorités des réponses à leurs attentes. Il s’agit notamment de mettre fin aux attaques récurrentes des populations civiles dans le territoire de Beni. C'est pour protester contre l'insécurité dans cette partie du Nord-Kivu que les militants de la Lucha avaient manifesté samedi.
L’un d’eux a déclaré sous anonymat à Radio Okapi:
«La lutte continue jusqu’à ce que les autorités, que nous établissons par la voie des élections, puissent répondre à tous les desiderata de la population. La république doit nous protéger. Et ceux qui sont là pour diriger la chose publique doivent être redevables devant nous. Et aussi longtemps qu’ils n’arrivent pas à assumer leurs responsabilités, nous continuerons à aller sur la rue pour réclamer la liberté, pour réclamer la vie, pour réclamer les progrès socio-économiques parce que c’est notre droit, en tant que citoyens congolais.»
Selon lui, la répression ne fait aqu'ugmenter le courage des militants pro-démocratie.
«S’ils répriment une manifestation comme celle-là, ils durcissent nos cœurs Ils nous amènent à comprendre effectivement que nous avons droit de réclamer le changement. Et donc, nous pensons que notre force est cachée dans la non-violence», a-t-il affirmé.
Dans une déclaration lue devant les journalistes, ces militants fustigent l’inertie des autorités face aux massacres de Beni et les promesses non tenues, selon eux, d’en finir avec les ADF. Ces rebelles ougandais sont accusés des massacres de civils à Beni.
La manifestation organisée samedi à Goma a été dispersée par la police. Et douze militants ont été interpellés. Trois d’entre eux, considérés comme des mineurs, avaient été remis à l’Etablissement de garde pour enfant (Ege).
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La Lucha considère ces arrestations et la répression de la manifestation comme «une violation flagrante de de la constitution de la RDC» par les autorités.
Un des militants de la Lucha, Fred Bauma, arrêté à Kinshasa en mars dernier pour «attentat à la vie du chef de l’Etat», selon l’accusation, attend toujours son jugement à la prison centrale de Makala. Mercredi 20 mai, les juges de paix avaient rejeté l’appel de la défense consistant à obtenir sa liberté provisoire.