RDC: la COMICO plaide pour plus de contrôle dans l’octroi des visas aux prédicateurs musulmans

Jeudi 15 septembre 2016 - 05:29

Le Représentant légal de la communauté musulmane en RDC, Cheikh Aly Mwinyi, a appelé mercredi 14 septembre le gouvernement congolais à collaborer avec sa congrégation avant de délivrer les visas aux prédicateurs musulmans étrangers qui viennent dans ce pays.

Les services de sécurité au Nord-Kivu soupçonnent certains prédicateurs musulmans étrangers de collaborer avec les rebelles ougandais ADF et de financer cette rébellion ougandaise, qui est accusée d’être à la base de nombreux massacres dans la région de Beni depuis 2014.

Au cours d’une interview à Radio Okapi, Cheikh Aly Mwinyi a appelé les autorités congolaises à coopérer avec la communauté musulmane :

«Nous demandons à nos autorités, si elles veulent octroyer le visa à un étranger, prédicateur musulman, qu’il demande d’abord l’avis de la communauté islamique. Même des associations musulmanes, avant de leur donner les autorisations, il faut tout d’abord demander l’autorisation de la communauté islamique. Si la communauté islamique est d’accord, en ce moment-là, l’autorité politico-administrative peut leur donner l’autorisation. Sinon, ça sera une catastrophe dans notre pays !»

Cheikh Aly Mwinyi estime que la Direction générale des migrations (DGM), qui ne donne des visas aux étrangers, «doit d’abord contrôler à qui on donne le visa.»

Il révèle que de nombreux prédicateurs étrangers qui viennent en RDC ne sont pas connus de sa communauté et n’ont jamais pris contact avec la communauté musulmane avant de se rendre en RDC.

«Ceux qui viennent ici chez nous, personne ne peut se déclarer être terroriste, [qu’il] enseigne le terrorisme. S’il y a un prédicateur qui vient de l’étranger, il passe dans des mosquées, nous ne pouvons que suivre ses prédications comme tout autre fidèle musulman. Mais, on ne sait pas, qui fait quoi, qui est qui. Et beaucoup de ces prédicateurs ne sont même pas les invités de la communauté islamique», explique-t-il.

Deux imams et un Sheikh des mosquées de Butembo et Beni ont été entendus mercredi 7 septembre à Beni par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, au cours du procès des présumés rebelles des ADF.

Ils sont accusés d’avoir donné des enseignements sur le djihad et le terrorisme à des jeunes musulmans dans leurs mosquées. Les accusés auraient reconnu avoir donné des enseignements, mais pas à des fins terroristes.

 

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