La plate forme « Agir pour des Élections Transparentes et Apaisées » (AETA) a organisé un atelier hier mercredi 6 mai 2015 au Centre Béthanie, dans la commune de la Gombe, sur le thème : « Le découpage des provinces et son incidence à l’organisation des élections provinciales, urbaines, municipales et locales de 2015 et des élections législatives et présidentielle de 2016 ». Les travaux ont démarré avec le mot de bienvenue prononcé par Jerôme Bonso, Secrétaire permanent de l’Aeta.
Selon, le souci d’Aeta est de voir la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) organiser des élections apaisées, justes, transparentes et crédibles en République Démocratique du Congo. Son constat est que l’environnement électoral présente des signes de nature à l’hypothéquer en amont. Jerôme Bonso a cité au passage un calendrier électoral sujet à contestations; le manque d’empressement des partis politiques l’inscription de leurs candidats aux élections provinciales; la faible garantie du financement des élections par le gouvernement ; la recrudescence des violations des droits humains par les forces de l’ordre; les menaces de boycott du processus électoral par certains politiques , le risque de glissement du calendrier électoral à cause du découpage territorial, etc.
Les communications ont porté sur « le processus de décentralisation et le découpage des provinces dans le contexte électoral de la RDC : vision, opportunité, préalables, risques et mesures de gestion et stratégies de réussite » (Steve, l’assistant d’Adoph Muzito empêché), « le découpage des provinces et ses incidences sur les élections provinciales et locales justes et apaisées » (Gustave Omba de la Ceni et le sénateur Jacques Njoli).
La majorité d’intervenants ont épinglé les préalables pour la mise en œuvre du découpage territoire. Ils estiment que le gouvernement cherche à faire des choses qui amèneraient le pays au chaos total. Le découpage et la décentralisation ne peuvent pas se faire concomitamment avec les élections provinciales, municipales, urbaines et locales.
Ils ont, en outre, évoqué les difficultés auxquelles sont confrontées les anciennes provinces, notamment la rétrocession des 40 % ; l’insuffisance du personnel administratif ; le manque des cours et tribunaux pour la gestion des contentieux électoraux ; etc.
Pour Yamba Yamba, expert financier,la décentralisation ne peut rien apporter à l’Etat, si l’on ne prend pas en compte la production interne. D’où, il faut créer des des industries de production et de transformation, afin de maximiser les ressources pour permettre aux provinces et Entités Territoriales Décentralisées de fonctionner normalement. Il a terminé son adresse, en soulignant que le pays doit être doté d’un « budget consolidé », qui prendrait en compte tous les besoins des provinces.
Pour l’assistant du 1er ministre honoraire Adolphr Muzito, il faut penser au fonctionnement interne de nouvelles provinces et aux coûts financiers du découpage. Actuellement, il y a des provinces qui fonctionnent comme des coquilles vides.
Gustave Omba de la Ceni a évoqué la responsabilité de chaque partie prenante au processus électoral. Son institution est régie par des textes. La question de la mobilisation des ressources ne relève pas de sa compétence.
Le professeur Thierry Nlandu a conclu qu’il y a des possibilités, des mécanismes et des stratégies pour un découpage territorial qui n’empiète pas sur le processus électoral. Le plus grand problème, c’est la volonté politique, l’égoïsme personnel et la défense des intérêts d’un groupe d’individus.
Notons que dans le « calendrier oxygéné » publié par l’AETA, il est recommandé d’organiser les élections provinciales, sénatoriales, législatives et présidentielle avant décembre 2016… et les locales, municipales et urbaines après 2016, à l’issue de l’installation effective des 26 nouvelles provinces.
Dorcas NSOMUE