RDC : MALGRÉ LES PERTES SÈCHES DE RECETTES, LES CLIGNOTANTS SONT AU VERT

Mercredi 3 février 2016 - 05:56

Pour les 50 ans du PNUD, la RDC comptera parmi les pays invités à présenter leurs " résultats exceptionnels " sur le front de l’indice du développement humain. Preuve foncière , aux yeux du Premier ministre rd congolais, que la croissance est inclusive et que sur le terrain du social les lignes bougent. Hier après-midi, dans le " Jardin des Premiers ", Matata Ponyo n’a pas fait l’économie du versant social de l’action du Gouvernement pour l’exercice 2015. Illustration.

Les preuves d’amour sont à l’amour ce que les chiffres et les indices objectifs sont à l’économie et au social. Hier sous la tente posée dans le désormais célèbre " Jardin des premiers ", Matata Ponyo a décliné debout pendant plus d’une heure et demie, les avancées socio-économiques de la RDC.
La croissance est-elle inclusive ? Le Premier ministre y répond avec force indications. Sur le front de l’indice du développement humain façon PNUD, la RDC est passée de 0, 333 à 0,433 gagnant ainsi 11 places. Cette évolution devrait s’améliorer à la publication du rapport sur la situation fin décembre 2015, assure Matata. Performance qui vaut à la RDC une invitation à l’occasion du cinquantenaire du PNUD.
Autre indicateur phare sur l’amélioration du quotidien des Congolais, c’est le PIB per capita. Le niveau du revenu est passé de 446 dollars il y a deux ans à 524 dollars fin décembre, note le Premier ministre. Conséquence de ces progrès, l’indice de pauvreté qui était de 85%entre 1990 et 2012 se situe à 63%. En clair, la pauvreté a diminué. L’espérance de vie, quoi qu’encore en déca de la moyenne est passée de 45 à 58 ans.

LA MILLIEME ECOLE ATTENDUE CETTE ANNEE
Passant en revue les principaux axes du social, le chef du Gouvernement relève que l’éducation a été hissée, sous l’impulsion du chef de l’Etat, au rang de priorités des priorités. Près de 15% du budget sont consacrés à ce secteur, souligne Augustin Matata . Avant de révéler que le cap de 750 écoles construites a été atteint. La millième école sortira de terre cette année, parie le Premier ministre. La construction des écoles se fait sur fonds propres du gouvernement congolais, renchérit Matata. Côté santé, 132 hôpitaux généraux ont été soit construits, soit réhabilités.
Quant aux routes, 23.000 km sont fin praticables fin à ce jour contre 21000 km en 2014 et 4500 seulement en 2006 ! En outre, poursuit le Premier ministre, 19 provinces sont reliées par voie routière.
Concernant l’agriculture, des progrès énormes sont enregistrés à la suite du Parc agro-industriel de Bukanga- Lonzo. Avec la fin de l’électrification de ce parc en mars, les premiers produits industriels seront prêts, annonce Matata.
Le domaine du transport n’a pas échappé à l’exercice de redevabilité du Premier ministre. S’il revient sur l’acquisition de 2 Airbus avec lesquels les couleurs nationales ont retrouvé le ciel, c’est pour annoncer par la suite qu’en avril prochain 2 Q400 avion Bombardier vont enrichir la flotte de Congo Airways. " Il est envisagé d’atteindre six avions avant la fin de l’année ", confie le chef du gouvernement.
Le secteur fluvial a vu la restauration de « ITB Kokolo » qui fait les rotations Kinshasa- Kisangani. Cette année verra l’autre bateau estampillé « Gungu » presqu’en finition reprendre les eaux congolaises. Pour la voie ferrée, le Gouvernement a réceptionné 40 locomotives neuves. De quoi ressusciter la SNCC. Autre résurrection enregistrée, c’est celle de la rotation du train SCTP Kin- Matadi. Pour 2016, 20 voitures seront commandées, indique Matata.

CLIGNOTANTS AU VERT

Ce verre décrit à moitié plein, côté social par le Premier ministre est la résultante d’un cadre macro-économique dont les clignotants sont au vert. Et Matata Ponyo d’égrener les chiffres. L’inflation est de 0,8%. Ce qui, aux dires du chef du Gouvernement, constitue le meilleur taux depuis plus de 20 ans. Et ce, contre une moyenne de 8% au niveau de l’Afrique subsaharienne. Le taux de dépréciation monétaire est proche de zéro. Celui de change a été quasiment le même toute l’année, c’est-à-dire oscillant entre 927 et 928 francs congolais pour 1 dollar américain. Cette stabilité quasi légendaire de la monnaie congolaise tranche avec les vagues de dépréciation monétaire que connaissent nombre d’économies africaines, latino-américaines…, observe le Premier ministre. Quant au taux de croissance, à fin septembre 2015, il était de 7,7%.
Bien sûr, admet Matata, le gouvernement tablait au départ sur une croissance de 10%, les fameux deux chiffres. Mais, sur base des évaluations de fin septembre, l’objectif a été ramené à 7,7%. Même à ce niveau, ce taux reste supérieur à la moyenne africaine qui est de 3,8%. Sur le front de l’emploi, bien que le rythme de création des postes de travail reste encore modeste, le secteur formel a quand même connu des progrès avec près de 50.000 emplois crées, révèle le Premier ministre.

PERTES SECHES
Ces résultats positifs dans les domaines économique et social sont, aux yeux du chef du Gouvernement, d’autant plus méritoires qu’ils ont été obtenus dans un contexte difficile. A savoir d’une part la chute des cours du cuivre ainsi que du pétrole et le ralentissement de la croissance chinoise.
Avec une tonne métrique du cuivre à 4300 dollars contre 5000 à 6000 dollars il y deux ans, la RDC subit un manque à gagner qui se chiffre en milliard de dollars lorsque l’on ajoute les 300 millions de pertes sèches de recettes qui provenaient de Perenco. Le Trésor public ne recevant plus que 35 millions de cette société pétrolière.

22 MILLIONS USD A LA CENI

Pour autant, le Gouvernement entend honorer ses engagements vis-à-vis de la CENI. A preuve, confie le Premier ministre, l’Exécutif vient de verser 22 millions USD à la centrale électorale. Conscient que les progrès engrangés ces derniers temps ne sont possibles que dans un contexte de paix, Matata Ponyo dit soutenir l’initiative du chef de l’Etat de convoquer le Dialogue. Ce forum national est un élément stabilisateur, il est de nature à rendre le pays résilient aux éventuels chocs internes. Tout Matata est là. Chasser l’économique, il revient au galop. José NAWEJ