La Cité de Mbankana située à près de 180 Km de la ville- province de Kinshasa dans la commune urbano-rurale de Maluku, a servi de cadre dernièrement à la remise officielle par le Secrétaire général à l’Agriculture Ali Ramazani, des unités de transformation de manioc aux centres d’incubation des micro-entreprises agricoles et rurales (CIMAR). Ces unités sont implantées dans le cadre du projet pilote” chaine de valeurs de la filière manioc en RDC ».
A cette occasion, le Chef de quartier de la cité de Mbankana, M. Safumba Bisau, représentant le bourgmestre de Maluku, a dans son mot de bienvenue, remercié les autorités du ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage en collaboration avec la FAO, pour le choix porté sur la cité de Mbankana, afin d’abriter ce projet pilote. Il a invité les bénéficiaires d’en faire bon usage, avant de rendre un vibrant hommage au Chef de l’Etat Joseph Kabila pour sa vision sur la Révolution de la Modernité, notamment à travers l’implantation des unités de transformation de manioc aux centres d’incubation des micro-entreprises agricoles et rurales.
Le Délégué CIMAR/Mbankana, M. Nkoba Nsoni wa Mfumawa, a quant à lui salué cette initiative qui apportera une plus-value à la filière manioc.
Le représentant de la FAO, M. Robert Ndombe Nsakala, a rappelé que le projet “Appui à la promotion de la chaine de valeurs de la filière manioc en RDC “a été en œuvre du 4 janvier 2014 au 31 décembre 2015. Il vise à améliorer les revenus et la sécurit alimentaire des populations rurales, par l’amélioration de accroissement des revenus et la réduction des importations de denrées alimentaires, grâce à l’augmentation durable de la production, le développement des liens opérationnels entre les différents maillons de la filière et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles.
Ce projet a couvert le territoire de Songololo, dans la province du Kongo Central, le territoire de Popokabaka dans la province du Kwango et le plateau des Batekes, dans la ville-province de Kinshasa, particulièrement la commune de Maluku. Les activités dévolues à ce projet ont porté sur quelques piliers importants dont:
- La création des conditions favorables au développement et à l’opérationnalité de la filière manioc;
- L’accompagnement et la facilitation de la transformation du manioc en produits à plus forte valeur marchande;
- L’augmentation des quantités et l’amélioration de la qualité des produits et sous-produits commercialisés.
C’est dans ce cadre, soutient M. Ndombe Nsakala, que le projet a implanté deux CIMAR, dont l’un au sein du Centre d’appui pour le développement intégral de Mbankana (CADIM), afin d’accompagner les opérateurs de la filière manioc de la ville-province de Kinshasa et ceux du Kwango ; tandis que l’autre a été implanté au Centre Régional d’appui et de formation pour le développement (CRAFOD) à Kimpese, pour l’accompagnement des opérateurs du Kongo Central.
Objectifs des CIMAR
A en croire M. Ndombe Nsakala, l’objectif principal d’installation des CIMAR est d’accompagner la transformation sociale progressive des Opérateurs de la filière manioc, notamment les producteurs, les transformateurs, les commerçants du manioc..., en potentiels entrepreneurs de la filière, par l’encadrement et le suivi de proximité de leurs activités et leur formation sur l’entreprenariat agricole, couvrant plusieurs modules dont celui sur la transformation du manioc en produits à plus forte valeur marchande, l’augmentation des quantités et l’amélioration de la qualité des produits et sous-produits commercialisés.
C’est dans ce cadre poursuit M. Ndombe, que le projet a doté chaque CIMAR, d’un petit centre de transformation servant de support de formation permettant d’obtenir d’une manière mécanique, des produits et sous-produits de meilleures qualités en un temps record, en réduisant d’énormes pertes. Tout ceci explique-t-il, contribue à l’augmentation des revenus et garantit la sécurité alimentaire des consommateurs.
- Ndombe Nsakala a saisi l’occasion pour rappelé que la FAO ne ménagera aucun effort pour accompagner le gouvernement de la RDC, en vue d’apporter toute son assistance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le bien-être du Congo et des Congolais.
Peu avant de procéder à l’inauguration du CIMAR/Mbankana, le Secrétaire général à l’Agriculture, Ah Ramazani, a remercié- tous ceux qui ont été à la base de ladite réalisation. Il a indiqué que c’est un centre de commencement. La technologie ayant évolué, notamment dans la filière manioc, il y a donc lieu d’apporter la modernisation ladite filière, en valorisant tous les maillons de la chaîne de valeur, pour avoir un produit de qualité, mais aussi en quantité suffisante pour la population.
Des unités pilotes
Au-delà de la valorisation du produit fini du manioc, le Sg Ali Ramazani reste d’avis que les sous-produits du manioc doivent également être valorisés, en vue de permettre l’augmentation des revenus de ceux qui sont dans la filière manioc. Les deux unités implantées jusque-là dit-il, sont des unités pilotes, servant de modèle. La première unité est implantée à Mbankana pour profiter aux populations du Plateau Bateke et du territoire de Popokabaka ; tandis que l’autre unité se trouve à Kimpese au Kongo central. Leurs implantations se poursuivront dans plusieurs autres parties du pays.
Selon le Sg Ail Ramazani, les personnes qui travaillent dans ces unités, seront des ambassadeurs demain, pour faire voir aux autres que les méthodes tradition rets de transformation du manioc étaient difficiles. Mais que l’on peut gagner plus en investissant, surtout que la filière manioc est considérée ce jour comme une entreprise, et que ceux qui s’investissent sont considérés comme des entrepreneurs.
Il s’est réjoui du fait que la grande quantité du manioc importé ou vendu localement; provient de la cité de Mbankana. Néanmoins, le plus grand souci demeure dans l’amélioration de la qualité, afin de permettre une plus-value au niveau du prix de la vente.
Au finish, le Sg Ah Ramazani a émis le vœu de voir le centre de Mbankani être bien tenu grâce à l’expérience des techniciens des lieux, afin qu’il serve de modèle à toutes les autres personnes de bonne volonté, pour que la qualité des produits provenant du manioc, prenne de la valeur ajoutée au jour le jour.
A noter que le CIMAR est équipé des petites unités de transformation modestes, mais capables de transformer jusqu’à 6 tonnes de manioc par jour. L’épluchage est la seule opération qui reste totalement manuelle.
Par José Wakadila