RETOUR D’UNE TOURNEE D’INSPECTION EN PROVINCES FRIDOLIN KASWESHI PLAIDE POUR UNE EXPLOITATION RATIONNELLE DE LA RN1

Mardi 15 septembre 2015 - 07:04

Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Fridolin Kasweshi, est rentré à Kinshasa le week-end dernier après quatre jours d’une tournée d’inspection de la Route nationale n°1. Cette dernière traverse, dans la configuration actuelle du pays, 11 provinces.

Le ministre Kasweshi a parcouru près de 1300 km en partant de Kinshasa, en passant par Kikwit, Tshikapa, Kananga et Mbuji-Mayi. La RN1, c’est environ 3130 km, sur lesquels, près de 1500 km sont asphaltés. Mais il y a des segments qui l’ont été depuis très longtemps, et se trouvent actuellement en état de dégradation et doivent faire l’objet d’une reconstruction. Notamment les tronçons Mbuji-Mayi Muene-Ditu long de 135 km, et Boma-Matadi, 120 km. Selon le ministre, la RN°1 n’est pratiquement pas exploitable sur environ 15% sur toute sa longueur en saison des pluies. Il s’agit de l’axe Tshikapa-Kananga, et Kananga, Mbuji-Mayi, 130 km sur l’ensemble de la route nationale.
Aussi plaide-t-il pour l’usage rationnel de l’ouvrage. Kasweshi explique qu’il faut compter plus ou moins 30 ans pour avoir une route complètement revêtue sur toute sa longueur. Pour qu’une route survive, insiste-t-il, il faut des activités sur sa zone d’influence. L’activité la plus importante dans notre pays, c’est l’agriculture. Elle doit être redynamisée au niveau des paysans qui constituent la majorité de la population. Le ministre des Infrastructures et des travaux publics insiste également pour une conscientisation de la population à travers son exploitation rationnelle convenable. Plus concrètement, il faudrait éviter les surcharges, respecter les barrières des pluies, etc.
Pour Kasweshi, c’est une question transversale qui doit être gérée par le ministère des Transports. A son niveau, pour conserver l’ouvrage le plus longtemps possible, le ministre dit avoir commencé une sensibilisation de proximité sur les usagers.
Il compte installer des panneaux sur lesquels on va mettre certains messages spécifiques. " Nous travaillons avec le ministère de l’EPS et initiation à la nouvelle citoyenneté pour que cela soit intégré afin que les congolais préservent leur patrimoine routier qui nous coûte très cher. "
Selon le ministre Kasweshi, un km de réhabilitation d’une route en terre coûte autour de 45 000 à 100 000 dollars. Et cela en fonction des matériaux de rechargement. Quand il s’agit d’une route asphaltée, en fonction des différents paramètres aussi, elle coûte entre 800 et 1200 dollars le km.
" Nous avons parlé d’au moins 1800 km qu’il faut compléter. Si on devait le faire au coût moyen de 1 million de dollar, vous comprenez que ce n’est pas avec un budget qui en réalité, approche les 4 milliards de dollars par an. Ce n’est pas possible de relever le défi dans le meilleur délai. C’est pourquoi, il faut préserver ces investissements qui sont faits grâce aux dons, etc. "

Pour asphalter ces routes, on a trois types d’interventions. Il y a l’asphaltage notamment grâce à la concession. C’est une sorte de partenariat public-privé, où certains segments qui ont une grande densité de trafic, atteignent environ 2500 à 3000 passages de véhicules par jour. Ce qui peut permettre une certaine rentabilité et assurer la possibilité pour le partenaire de pouvoir financer et récupérer son argent grâce au péage. C’est notamment les segments de Kinshasa vers Matadi y compris le segment Boma. Mais aussi Kasumbalesa-Lubumbashi-Likasi.
Le ministre explique qu’il y a d’autres segments en cours d’asphaltage grâce au concours du partenariat technique et financier. C’est notamment le segment qui part de Batshamba à 898 km de Kikwit. Là, indique Kasweshi, on a deux intervenants, la Banque africaine de développement et l’Union européenne. Batshamba-Loange en cours d’asphaltage pour un financement de l’ordre de 90 millions de dollars américains. On a aussi les segments de Loange jusqu’à Lovua, long de 63 km qui sont actuellement en cours d’asphaltage.

85% DE ROUTE COMPLETEMENT FLUIDE.
" De Lovua à Tshikapa et de Tshikapa à Kamuesha, la BAD a déjà fait un don à notre pays et nous sommes dans le processus de finalisation des dossiers pour un appel d’offres. C’est qu’au courant du premier semestre de l’année 2016, on pourrait assister au démarrage des travaux ", fait savoir Kasweshi.
Il explique que de Kamuesha vers Kananga soit environ 150 km, c’est l’Union européenne qui a donné son accord de principe pour un don en vue d’asphalter ce segment. Il reste le segment qui part de Kananga où les études de faisabilité ont été faites. Du côté de Sakania, les travaux sont avancés. La République de Zambie, intéressée par le trafic, a déjà terminé les travaux d’asphaltage sur ce segment.
" Aujourd’hui, je dirai avec les mécanismes mis en place de financement et de concept des travaux, on a une prise en charge qui est assez bonne ".
Chaque intervention se fait selon un concept spécifique. Pour parler des concessions, aujourd’hui, elles sont gérées de manière suffisamment transparente de manière à ce qu’il n’y ait pas d’interférences personnelles.
En tenant compte du trafic qui est faible, parce que le trafic idéal c’est d’avoir 15000 passages par jour pour qu’une route soit considérée rentable…
Il n’y a pas une désarticulation du fait que ces segments font partie des projets spécifiques et le travail se fait de manière spécifique.
Kasweshi note qu’il y a une fluidité importante, en dehors du segment difficile qui part de Tshikapa à Mbuji-Mayi en passant par Kananga et Mbuji-Mayi, 430 km. Cela ne représente que 15% sur les 3130 km. Il y a 85% de route qui est complètement fluide.

210 MILLIONS US POUR ENTRETENIR LES ROUTES NATIONALES
" Je tiens à rappeler que les routes comme toutes les autres infrastructures sont une condition de développement durable, au-delà des capacités de production.
Les capacités productives en ce qui nous concerne c’est l’agriculture. Si on avait des budgets conséquents, grâce à la production, on aurait une route nationale n°1 qui aurait été depuis longtemps asphaltée.
Les besoins sont énormes. Le budget de l’Etat depuis mon accession à ces charges, en termes des ressources propres, on n’a jamais dépassé pour ce qui est des infrastructures de transport routier, 30 millions de dollars par an. Aujourd’hui, je ne peux pas considérer que cette opportunité peut être trouvée assez facilement étant donné qu’il y a d’autres besoins notamment le capital humain…
Et en ressources extérieures, le budget en matière de réhabilitation des routes peut atteindre environ 200 millions de dollars. C’est ce qui concerne notamment la nationale n°1, en concession c’est des budgets annexes 100 mille dollars par an, en prenant la partie Kinshasa-Matadi…
Une route asphaltée nécessite beaucoup plus de moyens d’entretien. Il faudra environ 210 millions de dollars pour entretenir les routes nationales.
La rentabilité des routes, une préoccupation. Elle est liée à la production des biens et des services, assure le ministre Fridolin Kasweshi. Didier KEBONGO