Révision constitutionnelle : les évêques catholiques haussent encore le ton

Mardi 16 septembre 2014 - 19:43

Image retirée.(KINSHASA)- Les évêques catholiques ont réitéré leur rejet de toute révision constitutionnelle. Au lendemain de la rentrée parlementaire,les prélats ont, à travers leur message intitulé ‘‘Protégeons notre Nation’’, insisté pour que les élus ne touchent pas à aucun article intangible de la constitution. ‘‘Nous réaffirmons ainsi notre opposition à toute modification de l’article 220, article verrouillé de notre constitution qui stipule que : ‘‘La forme républicaine de l’état, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la république, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent l’objet d’aucune révision constitutionnelle’’, ont-ils fait savoir dans leur document. Partant de cette inquiétude, ils ont décidé de suspendre la participation de l’église catholique au Comité d’Intégrité et de Médiation électorale-CIME. ‘‘Toutefois, nous restons en communion avec d’autres

confessions religieuses et par notre commission Justice et paix, nous apporterons notre contribution pour la réussite du processus électoral dans le respect de la constitution’’, ont affirmé les évêques. Depuis
Rome où ils séjournent dans le cadre de la visite Ad Limina Apostolorum, le cardinal, les archevêques et évêques ont invité la classe politique à la sagesse. En affirmant cela, les 45 évêques membres de la conférence épiscopale nationale du Congo n’ignorent pas que toute révision est modifiable mais seulement ils ont tenu à rappeler que l’article 220 a été verrouillé par le constituant lui-même. Selon l’abbé Donatien Sholwe qui a lu la déclaration à Kinshasa, l’article 220 pose les bases de la stabilité du pays et de l’équilibre des pouvoirs dans les institutions. ‘‘Le modifier serait faire marche en arrière sur le chemin de la construction de notre démocratie et compromettre gravement l’avenir harmonieux de la nation’’, assurent les évêques. Après les guerres et tribulations connues par le pays, les prélats catholiques se disent persuadés que les citoyens et hommes politiques qui aiment vraiment le Congo, éviteront d’engager le pays dans une voie sans issue. Ainsi, ils ont appelé les curés et catéchistes de l’ensemble du pays de lire ce message à tous les fideles catholiques. Ils doivent sensibiliser les chrétiens dans les CEV, les Mouvements d’action catholique et les groupes à charisme propre, pour qu’ils s’engagent à protéger la nation contre toute tentative de modification de l’article 220 de la constitution. Pour consolider sa démarche, l’Eglise catholique projette un triduum de prière du 17 au 19 octobre pour que le seigneur protège le Congo-Kinshasa et son peuple. A la fin de leur déclaration, les évêques ont confié l’avenir du grand Congo au Christ, qui par sa croix disent-ils, a sauvé toute l’humanité.

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