Révision du fichier électoral : l’OIF parle de 9,5 mois contre 16 pour la CENI

Vendredi 9 septembre 2016 - 10:31
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Les travaux du dialogue se poursuivent à la Cité de l’Union Africaine. La journée d’hier jeudi 8 septembre 2016 a été consacrée exclusivement aux communications d’un expert de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) ainsi que des ministres de l’Intérieur, du Budget, des Finances, de la Communication et Médias, de la Justice.

D’après le compte rendu fait à la presse par le modérateur de l’Opposition, Vital Kamerhe, huit personnalités ont défilé à la tribune pour éclairer la plénière. Il a fait savoir que le général Sangare de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a exposé sur l’audit du fichier électoral. A cette occasion, il a rappelé l’état pollué de l’actuel fichier électoral.

A l’instar de l’expert de l’ONU qui est intervenu mardi dans le même dossier, le général Sangare a estimé entre 8 mois et 9,5 mois le délai requis pour procéder à la révision du fichier électoral. Cela donne un gain de temps de 7 mois environ par rapport au délai de 16 mois arrêté par la CENI.

Dans la foulée, le président de cette institution d’appui à la démocratie, Corneille Nangaa, est revenu à la charge pour faire des propositions en rapport avec le calendrier électoral. L’option qui a fait le plus tiquer les gens est celle de l’organisation de tous les scrutins le même jour.

Mais, il a une fois de plus jeté la balle dans le camp de la classe politique qui doit lever une option définitive, dans le cadre d’un accord consensuel, pour débloquer le processus électoral.

Le vice-premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, a exposé sur la sécurisation du fichier électoral. Selon lui, il y a encore quelques zones d’insécurité à l’Est du pays, de nature à perturber sérieusement le processus électoral, particulièrement à Beni et en Ituri. Il a, dans le même registre, fait état du banditisme dans les grands centres urbains.

Le financement du processus électoral a été abordé par le ministre du Budget, Michel Bongongo, et son collègue des Finances, Henri Yav Mulang. Les deux membres du gouvernement ont fait l’état des lieux en ce qui concerne les obligations financières de l’exécutif national vis-à-vis des finances de la CENI.

Ils ont souligné que le financement du processus électoral est rendu difficile par la crise financière internationale, laquelle a des répercussions néfastes sur la mobilisation des ressources internes pour soutenir les élections.

De son côté, le ministre de la Justice a une fois de plus abordé la question des mesures de confiance pour décrisper le climat politique.

Alexis Thambwe Mwamba a fait savoir que  dans le cadre de la dernière grâce présidentielle, 1724 personnes ont recouvré la liberté.

Le garde de Sceaux a annoncé qu’il va signer un arrêté aujourd’hui vendredi 9 septembre pour la mise en liberté de 110 personnes bénéficiaires de la loi d’amnistie de 2014.

Quant à la réouverture des radios et télévisions proches de l’opposition jusque-là fermées, le ministre de la Communication et Médias a précisé qu’il ne pourrait intervenir que pour les cas de celles qui ont des problèmes administratifs. Lambert Mende a indiqué qu’il ne pourrait interférer dans les cas des médias ayant des démêlés avec la justice ou le fisc.

Selon des indiscrétions qui s’échappent chaque jour des couloirs de la Cité de l’Union Africaine, plusieurs opposants et activistes de la Société Civile exigeraient des garanties d’être gratifiés de postes au gouvernement ou dans les entreprises publiques, avant d’adhérer au schéma du « glissement » enclenché par la Majorité présidentielle.

Ainsi donc, leur signature éventuelle d’un compromis politique devant consacrer une nouvelle « Transition » ne pourrait être obtenue qu’en contrepartie d’un partage équitable et équilibré du gâteau.

EW