Révision USA, Grande Bretagne, Belgique, enfin la France dit non

Mardi 2 décembre 2014 - 14:35

Cette fois-ci c’est clair ! La communauté internationale est unanime sur le respect par les dirigeants africains de leurs Constitutions respectives. Après les USA, la Grande-Bretagne, la Belgique notamment ; la France, à propos de laquelle planait un certain doute, vient à son tour de se prononcer sur le respect des ordres constitutionnels en Afrique.
Le doute était entretenu par la Kabilie qui mettait en avant la réception à l’Elysée de Joseph Kabila par François Hollande. Amnésique les cadres de la Majorité présidentielle qui oublient que la même France qui avait déroulé le tapis rouge à Kadhafi, l’avait exécuté quelques mois plus tard. Le sommet de la Francophonie de Dakar a eu le mérite de mettre fin aux spéculations sur l’une des puissances majeures de la Communauté internationale sur le respect des Constitutions. La position de la France, désormais connue, a été délivrée par François Hollande.

Devant Joseph Kabila et ses pairs africains, le président français a été très offensif sur la question de l’alternance au pouvoir en Afrique. Il a d’abord loué l’ancien Secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf en disant notamment : « Vous avez été un exemple d’abord, d’accepter que l’alternance puisse exister dans votre pays. Laisser la place lorsque les électeurs l’ont décidé, mais prendre votre place dans l’organisation de la francophonie ». Une pique à l’endroit des présidents africains révisionnistes présents dans la salle. Pour Hollande la « Francophonie est soucieuse des règles de la démocratie, de la liberté du vote, du respect des ordres constitutionnels et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples, à des élections libres ». Cette belle Francophonie là c’est la Tunisie qui l’incarne en ce moment dans une Afrique menacée de toutes parts selon Hollande. Mais là où le président français a été encore plus explicite sur le respect des Constitutions c’est quand il a dit dans son discours que :« cet accomplissement, cette transition doivent également servir de leçon.

Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie ».Avec ces mots, le président français a définitivement fait voler en éclats les illusions de révisionnistes qui comptaient encore sur le silence de Paris. F. Hollande est allé encore plus loin lorsqu’il a salué dans son discours le peuple Burkinabès. Il l’a dit d’eux qu’ils avaient fait « une belle démonstration ». Pas sûr que les chefs d’Etat africains apprécient. En guise d’avertissement, le président français a eu ses mots : « ce qu’a fait le peuple burkinabè, doit faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir à la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel. Parce que ce sont les peuples qui décident. Ce sont les élections qui permettent de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas ». Joseph Kabila dont c’est le dernier mandat, arrivé à la tête de l’Etat par un accident de l’Histoire selon AzariasRuberwa sur les ondes de RFI, a encore toutes les cartes en main pour entrer dans l’Histoire par la grande porte en Respectant la Constitution qui l’a juré de défendre en prenant Dieu et les rd-congolais à témoin.
(Ci-dessous le discours de François Hollande au XVème Sommet de la Francophonie à Dakar)