SATISFECIT DE GERARD TUMBA : « TOUTES LES ACTIONS PRIORITAIRES DANS LE CADRE DE LA MISE EN OEUVRE DE L’ACCORD-CADRE D’ADDIS-ABEBA FIGURENT BEL ET BIEN DANS LE BUDGET EN ÉLABORATION »

Jeudi 13 août 2015 - 06:56

Au Mécanisme national de suivi, avenue de la Justice à la Gombe, l’ambiance est studieuse. Comme d’habitude. En présence comme en l’absene du « Cordon », l’intendance suit. Parmi les hommes-clés du dispositif MNS. Gérard Tumba. d’ordinaire réservé, cet homme de dossier s’est confié à Africanews.

Soucieux de faire écho des actions menées par le Mécanisme national de suivi –MNS- à la presse afin de lever tout équivoque, Gérard Tumba Kaniki, directeur de cabinet de François Muamba, coordonnateur du MNS, s’est confié à Africanews dans un entretien exclusif. Ici, il a loué les efforts fournis par le gouvernement RD-congolais dans sa volonté de respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il a notamment salué la prise en compte dans le Budget de l’Etat pour l’exercice 2016, des actions prioritaires prévues par le MNS pour engagements nationaux. « 80 % des actions prioritaires retenues figurent dans les prévisions du Budget 2016. Pour les actions non retenues, nous allons élaborer un document de plaidoyer avec la Société civile et nos différents partenaires afin d’édifier la commission ECOFIN pour que dans les discussions budgétaires, qui auront lieu au mois de septembre lors de la rentrée parlementaire, nous puissions nous assurer que toutes les actions soient prises en compte. C’est de cette façon là que tous les pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, qui sont au total 13 plus la Communauté internationale, l’ONU, la CIRGL et les autres organisations, verront la bonne foi du gouvernement RD-congolais de respecter les engagements pris », a confié Gérard Tumba.

Gérard Tumba, directeur de Cabinet de François Muamba, coordonateur du comité exécutif du MNS, est sorti de sa réserve pour étaler au grand jour les actions louables menées par cette structure chargée de veiller au respect des engagements pris par la RDC dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba signé en 2013. D’entrée de jeu, il a signalé qu’au mois de juin, sous le haut patronage du Premier ministre Matata Ponyo en collaboration avec le ministère du Plan et l’appui financier des partenaires au développement notamment la MONUSCO et l’équipe pays de l’ONU, le MNS a organisé à la Cité de l’Union africaine, un séminaire national d’appropriation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et d’identification des actions prioritaires de la mise en œuvre effective des engagements nationaux souscrits par le gouvernement RD congolais. Ce, du fait que le MNS s’est engagé depuis l’année passée dans un processus participatif avec les délégués de la Société civile et ceux des gouvernements provinciaux qui se sont joints à lui. « Ensemble, nous avons élaboré un document que nous avons appelé la Matrice des critères d’évaluations et indicateurs de progrès de la mise en œuvre des engagements. Etant donné que l’une des attributions de notre structure, c’est la mise en œuvre des engagements auxquels le gouvernement a souscrit », a expliqué Gérard Tumba tout en rappelant que le MNS est chargé d’observer si le gouvernement respecte ou non ses engagements, si c’est fait à temps ou non, c’est bien fait ou pas. Il a, par ailleurs précisé que la plupart de ses engagements se dessinent sous forme de réformes. De ce fait, le MNS s’est doté d’un document de mesure qui est une sorte de matrice contenant les critères et les indicateurs définis de commun accord avec la Société civile, les partenaires et les experts de tous les ministères sectoriels.
« Nous avons travaillé pendant plus de trois jours au centre Caritas pour avoir ce document qui a été validé politiquement le 12 juillet de l’année passée à l’Union africaine dans une activité que nous avons placée sous le haut patronage du Président de la République, Joseph Kabila », a confié Gérard Tumba. A l’en croire, ce document a été ensuite validé par le comité de pilotage du MNS qui est dirigé par le chef de l’Etat, secondé par le Premier ministre avec tous les ministères de souveraineté de l’Etat notamment la Justice, l’Intérieur, le Budget et les Finances. Dans le même ordre d’idées, Gérard Tumba a lâché que le gouvernement a unanimement été d’accord pour la validation de ce document et se l’est approprié pour faire en sorte qu’il soit une référence des progrès qui ont été réalisés dans la mise en œuvre de ses engagements. « Etant donné que les actions menées s’étalent sur cinq ans, nous nous sommes réunis le mois passé à la Cité de l’Union africaine pour déceler les actions prioritaires que nous voulons lancer pour qu’elles soient mises en œuvre l’année prochaine. Mais aussi faire en sorte que ces actions soient budgétisées. Car nous devons nous rassurer qie le gouvernement disposera des ressources nécessaires pour que ces actions soient menées à bon port. Sur les six engagements, nous avons retenus trois qui sont prioritaires », a déclaré le dircab de François Muamba.

80 % DES ACTIONS DEJA RETENUES
En prévision de l’élaboration du Budget de 2016, le MNS a organisé un atelier de deux jours avec les experts du Gouvernement et de la Société civile pour être intégré dans le document d’orientation devant être produit pour l’exercice 2016. « toutes les actions que nous avons retenues comme actions prioritaires et réalistes dans le cadre de la mise en œuvre des engagements nationaux de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, figurent bel et bien dans le budget en cours d’élaboration. Nous sommes très contents des résultats. 80 % des actions sont déjà retenues. Pour les actions non retenues, nous allons élaborer un document de plaidoyer avec la Société civile et nos différents partenaires afin d’édifier la commission ECOFIN pour que dans les discussions budgétaires, qui auront lieu au mois de septembre lors de la rentrée parlementaire, nous puissions nous assurer que toutes les actions soient prises en compte. C’est de cette façon là que tous les pays signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui sont au total 13 ajoutés la Communauté internationale, l’ONU, la CIRGL et les autres organisations, verront la bonne foi du gouvernement RD-congolais de respecter les engagements qu’il a pris », a souligné Gérard Tumba. A scruter ses propos, l’une de réformes phares de ses engagements, c’est la réorganisation du secteur de la sécurité – l’armée et la police. Notamment avec la retraite de certains officiers de l’armée. Une activité qui requiert de moyens conséquents. Concernant la CENI, qui est chargée d’organiser les élections, il a affirmé que le MNS veillera à s’assurer que dans le Budget 2016, les moyens conséquents seront disponibles pour l’organisation des scrutins.

RAPATRIEMENT DES EX-M23
Chargé par le Président de la République de faire le suivi de la mise en œuvre de la déclaration de Nairobi avec le M23, le MNS suit de très près toutes les activités. Lors du dernier sommet des chefs d’Etat de pays de la CIRGL à Luanda le 18 mai, a dit Gérard Tumba, il a été demandé à la CIRGL de faire en sorte que le processus de rapatriement des ex-M23 soit fini endéans de trois mois à dater du 18 août prochain. « L’année passée quand la délégation de la RDC s’est rendue à Bianga et à Kigali, elle a pu ramener de l’Ouganda 186 ex-combattant du M23 qui sont désormais à Kamina. Et au Rwanda, sur les 457 M23elle n’a ramené que 13 », a-t-il révélé. Et d’ajouter : « la semaine passée, une autre délégation de la RDC s’est rendue en Ouganda pour apporter un message fort à nos compatriotes ex-M23. Il leur a été dit qu’on ne va s’éterniser avec ce processus de Nairobi et qu’on doit absolument le terminer. Nous espérons que ce message a été bien compris. Dans les 48 heures qui suivent, une mission va repartir sur place pour commencer leur rapatriement. D’après le dircab Tumba, environ 800 ou 850 d’entre eux sont encore en Ouganda. Selon le gouvernement ougandais, environ 300 ou 350 d’eux sont portés disparu. Toujours selon lui, le Rwanda n’a pas encore répondu positivement pour qu’une délégation RD-congolaise puisse se rendre là-bas. « Le gouvernement RD congolais a fait preuve de toute sa bonne volonté. On n’avait promis d’amnistié ceux qui répondaient aux critères fixés. Chose faite. Il y a environ 700 combattants qui ont bénéficié de l’amnistie. Certains n’ont pas été éligible parce qu’il y avait beaucoup d’incohérences dans leurs déclarations. Notre défi est de terminer absolument le processus de rapatriement de M23 pour continuer avec le programme DDR qui est le programme phare de démobilisation qui demande un montant d’USD 85 millions sur quatre ans. Le gouvernement de la RD Congo s’est engagé à mettre USD 10 millions chaque année. La première tranche correspondant à environ USD 1,5 millions a été débloquée au mois de mai dernier », a renseigné Gérard Tumba. Il a, en outre, signalé que c’est sur base de ce geste que le ministre de la Défense nationale avait officiellement lancé le programme DDR. U programme qui ‘exécute sur deux sites. Le site de Kitona dans le Kongo central et le site de Kamina. A ce jour, on compte près de 5.000 ex-combattants de groupes armés qui ont rejoint le processus DDR et qui ont même reçu leur carte d’immatriculation. Le processus de réinsertion a commencé avec des séances d’éducation et de civisme qui vont s’étaler sur quatre ans jusqu’à la réinsertion de ces ex-combattants dans le milieu social.
Christian BUTSILA
& Guylain LUZAMBA
(Tiré de Africanews n° 1107)
* Le titre et le chapeau sont de Forum des As