Sénatoriales au Kasaï Central : La LUCHA en sit-in ce mardi devant l'assemblée provinciale pour dénoncer des tentatives de corruption

Lundi 18 février 2019 - 08:58
Image

Au Kasaï Central, les élections du gouverneur et celles des sénateurs sont prévues au mois de mars 2019 comme dans d'autres provinces du pays. Ces derniers sont élus par les députés provinciaux, donc au niveau des Assemblées provinciales.

La semaine dernière, certains élus provinciaux du Kasaï Central sont accusés par le mouvement citoyen Lutte pour le Changement, "LUCHA", de demander de l’argent en échange de leurs voix.

L’affaire commence à faire grand bruit.

Au Kasaï Central, quelques candidats à l’élection sénatoriale ont ouvertement dénoncé ce qu’ils appellent un «monnayage des voix» et menacent de retirer leurs candidatures dans les prochaines heures.

Jean-Marie Beya a été le premier à monter au créneau, en publiant une lettre de désolation sur les réseaux sociaux.

Quelques heures plus tard, le mouvement citoyen LUCHA s'est aussi prononcé sur cette tentative de corruption, avant de projeter un sit-in ce mardi devant l'assemblée provinciale.

«Nous serons en sit-in ce mardi devant notre assemblée. Vraiment Il y en a certains qui demandent 30.000 dollars aux candidats. Le moins cher est à 15.000 dollars. Cette façon de corrompre des députés est inacceptable. La LUCHA dit non", affirme Albert Ngalamulume, un militant de la Lucha .

Selon son témoignage, sur les 33 députés qui composent l’Assemblée provinciale du Kasaï central, la majorité d'entre eux demandent expressément de l’argent en échange de leurs voix.

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement section Kananga demande à la justice de se saisir de l’affaire et évoque les conséquences immédiates de l’élection des gouverneurs, si ces pratiques de corruption sont confirmées.

«On assisterait à tout ce que l’on a toujours décrié, la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publics. Le contrôle parlementaire n’existera même pas", martèle Albert Ngalamulume.

Certaines organisations locales proposent même le changement des modes de scrutin pour l’élection des gouverneurs et celle des sénateurs. D’autres proposent carrément de passer par le suffrage universel.

Sylvain Mukendi