Le Président Kabila s’est entretenu pendant environ deux heures avec son homologue Sassou Nguesso le 19 septembre à Kinshasa. Ils ont notamment évoqué des questions intéressant les rapports diplomatiques entre les deux Congo.
Selon L’Observateur, « cette visite intervient après un moment de tumulte qui a refroidi les relations bilatérales entre les deux pays à la suite notamment des expulsions des Congolais de la RDC opérées sur ordre du gouvernement de Brazzaville et qui se sont passées dans des conditions inhumaines que l’ensemble des Congolais et même la communauté internationale ont déploré ».
Dans son éditorial, L’Observateur affirme que « sur le plan africain, la crise entre les deux Congo était perçue comme un échec de l’intégration africaine du fait que la coopération entre le Congo Kinshasa et le Congo Brazzaville a toujours été présentée comme un modèle de coopération régionale ». Et le journal d’affirmer que « pour un grand nombre d’observateurs, le dénouement de la crise ne pouvait venir que d’une rencontre au somment entre les deux présidents ».
Pour sa part, Forum des As renseigne que « comme dans les relations interpersonnelles, les liens entre les Etats traversent parfois des moments de crise ; le plus important étant d’éviter l’enlisement ». Et de préciser que le but de la rencontre du 19 septembre entre les présidents Kabila et Sassou Nguesso « était de jeter un pont entre les deux pays, après la crise qui a secoué les relations diplomatiques entre les deux Congo à la suite des expulsions à vagues successives des ressortissants rd-congolais vivant dans les grandes villes du Congo Brazzaville ». Le quotidien rapporte qu’au terme d’un entretien à huis-clos, les deux Chefs d’Etat ont pris des dispositions concourant à la normalisation des liens de coopération entre les deux Congo. Parmi les options levées figure entre autres la mise en place d’une « Commission mixte d’enquête sur les allégations de violation des droits de l’Homme ayant émaillé les opérations d’expulsion de la République du Congo des ressortissants de la RDC ».
Dans un autre article, Forum des As s’interroge : « Peut-on faire confiance à Denis Sassou Nguesso ?» « C’est la question qui taraude les esprits », poursuit le quotidien qui renseigne qu’ « aujourd’hui les recettes découlant du commerce transfrontalier avec la RDC par le beach de Brazzaville sont nulles et causent un déficit au budget du Congo d’en face ».
Et Forum des As de rappeler que la nouvelle convention à ratifier par les deux Etats « ne serait pas la première du genre. Quelles garanties l’homme fort de Brazzaville donne-t-il pour que cette fois soit la bonne ? » Le quotidien précise qu’ « il est légitime qu’à Kinshasa on se méfie de lui. Où est le gage qu’il ne violera pas la nouvelle convention sitôt signée ? » Et ce quand on sait que la Convention de Luanda de 1997 règle déjà toutes ces questions entre les trois parties prenantes, à savoir le Congo-Brazzaville, la RDC et l’Angola. De son côté,
ACP (Agence congolaise de presse) informe que « les deux Chefs d’Etat ont convenu d’instruire les experts des deux parties de se retrouver dès le 23 septembre 2014 à Kinshasa afin, notamment, d’examiner les modalités pratiques de la reprise du commerce transfrontalier entre les deux pays ». En effet, depuis avril et mai 2014, la traversée du fleuve Congo pour les ressortissants des deux pays était devenue problématique et assortie de nombreuses conditions qui ont perturbé les échanges commerciaux et la circulation des personnes et de leurs biens. « Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations de fraternité et de coopération qui existent entre les deux pays », rapporte
L’Avenir qui informe également que « Sassou Nguesso a, entre autres, félicité son homologue Kabila et à travers lui les forces armées de la RDC, pour le retour de la paix dans la province du Nord-Kivu ». Selon le quotidien, les deux hommes ont déploré la recrudescence des actes de terrorisme en Afrique et dans le monde et ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle mette tout en oeuvre pour éradiquer ce phénomène. Ils ont également déploré l’apparition de l’épidémie d’Ebola qui a causé plus de 2000 morts en Afrique depuis quelques semaines.