Tshisekedi arrive … Que cache le meeting du 31 juillet ? 

Mercredi 13 juillet 2016 - 18:50

Depuis quelques jours, certains opposants ne jurent que sur cette manifestation de la méga-plateforme de l’opposition de Genval prévue à la fin de ce mois. Un meeting qui risque d’être révélateur de beaucoup de choses, notamment la participation ou non de l’opposition à ce dialogue politique.

 

Etienne Tshisekedi est annoncé pour le 27 juillet à Kinshasa … Et le 31 du même mois, il tiendra un grand meeting avec le Rassemblement, cette nouvelle plateforme de l’opposition née en juin dernier sur les berges du lac de Genval, dans la banlieue bruxelloise. Le lieu de ce meeting n’est pas encore révélé, le contenu du discours lest encore moins ! Mais, déjà, l’on peut déceler dans les déclarations politiques de certains membres du Rassemblement la nature des pressions qu’Etienne Tshisekedi pourrait à nouveau exercer sur le régime, avant d’aller au dialogue.

 

Il y a quelques jours à Bruxelles, le groupe de soutien à la facilitation du dialogue l’a rencontré ainsi que d’autres dirigeants de l’opposition. La délégation était composée du commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, de l’envoyé spécial des Nations Unies pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit et du directeur général pour l’Afrique de l’Union européenne, Koen Vervaeke.

L’entretien a porté sur les conditions à créer pour le lancement du dialogue national. Et dans la foulée, l’Union pour la démocratie et, le progrès social (UDPS) a notamment élevé au rang des préalables, l’abandon des poursuites judiciaires contre certains opposants. L’idée fait penser immédiatement à Moïse Katumbi, criblé des procès par là justice congolaise.

« L’opposition n’ira pas au dialogue avant d’avoir obtenu un climat favorable dans le pays », martèle Félix Antoine Tshisekedi. Secrétaire national chargé des relations extérieures au sein de l’UDPS. Ce, avant d’ajouter ceci : « nous avons expliqué les attentes qui étaient les nôtres, nos préalables l’amélioration de la situation de l’espace politique, avec la libération des prisonniers politiques, mais aussi la cessation de toutes ces tracasseries - parodies de procès, intimidations - mais aussi l’ouverture aux médias, ainsi que la sécurisation de ceux qui seront nos représentants au dialogue. [...] Nous avons le grand meeting qui sera organisé par le Rassemblement le 31 juillet à Kinshasa, et ce n’est qu’après cela que [le dialogue. ndlr] pourra être possible ».

 

Prestigieux préalable

« Cessation de toutes tracasseries : parodies de procès, intimidations... ». Ces bouts de phrases de Félix Tshisekedi révèlent tout !

Sinon, ils dégagent la saveur ou la substance même du contenu de l’entretien, tenu il y a quelques jours, entre, Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, à Bruxelles.

Le dernier gouverneur de l’ex-Katanga était visiblement allé chercher ce prestigieux préalable auprès du Sphinx de Limete. Une façon pour lui de se libérer de l’emprise d’une justice dont il accuse d’être « inféodée ». Car, en dépit de sa condamnation par contumace à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble, l’homme d’affaires katangais tient mordicus à fouler le sol congolais. Et c’est peut- être avant fin juillet. Cela, sans craindre le scenario de l’opposant nigérien Rama Amadou, jeté en prison dès son retour à Niamey et puis libéré provisoirement au lendemain de l’élection présidentielle dont il était l’un des sérieux candidats.

Ainsi, l’addition devient corsée en termes de préalables à remplir, avant de voir le dialogue pointer son petit nez ! Et le régime en place risque de ne pas tout satisfaire. Surtout que la condamnation de Katumbi que l’opposition veut d’ailleurs annihiler par des compromis politiques semble être la portion congrue dans l’assiette du pouvoir. Et la Majorité ‘présidentielle en est bien consciente... Supprimer la condamnation de Katumbi Chapwe équivaudrait à laisser ce redoutable gladiateur de l’arène politique à malmener l’éventuel candidat de la famille politique du président de la République actuelle.

Et Moïse Katumbi, fort de ce préalable arraché chez Tshisekedi, confirme torse bombé, son retour au pays. Cela, en sachant que le meeting du 31juillet servira de balise à ce come-back.

Par KAS