Un accord politique est crucial pour la tenue d’élections en RDC

Lundi 5 septembre 2016 - 10:10

Le Consortium pour le renforcement des élections et le processus politique (CEPPS) a présenté les conclusions de son rapport d’évaluation sur les questions relatives à l’inscription des électeurs et aux préparatifs des élections électoraux, le samedi 3 septembre 2016 en la salle de conférences de l’église Sacré Coeur, dans la commune de Gombe, au cours d’une conférence de presse animée par Rushdi Nackerdien, directeur régional Afrique, IFES, aux côtés de Charles Djerkpo, expert développement démocratique et Michel Chajes, expert processus d’inscription d’électeurs .

Il ressort des conclusions de cette équipe d’évaluation déployée à Kinshasa par  CEPPS du 25 mai au 17 juin 2016, avec l’objectif premier  de promouvoir des discussions documentées et inclusives concernant la planification et les échéances électorales entre les parties prenantes, que le facteur crucial pour la tenue d’élections pacifiques sera un accord politique portant sur une feuille de route déterminée par le biais de discussions inclusives fondées sur des conseils techniques neutres et avisés. Le rapport mentionne notamment que pour faire avancer les discussions, il convient de reconnaitre que tous les acteurs politiques portent une part de responsabilité dans l’impasse actuelle, et que le processus électoral ne peut avoir lieu, à moins que tous les acteurs ne fassent preuve de la volonté politique de prendre ensemble des décisions difficiles.

Ayant constaté que bien que toutes les parties prenantes soient favorables à des listes électorales crédibles, les avis sont partagés quant aux délais et au niveau de précision requis pour élaborer une liste crédible, l’équipe du CEPPS a relevé trois options possibles représentant chacune un compromis entre le respect d’un délai constitutionnel pour la tenue des élections d’un côté, et le maintien de l’intégrité du processus électoral de l’autre. Il s’agit de : 1. Utiliser les listes électorales existantes (sans mise à jour), lesquelles datent de 2011 ; 2. Réaliser une mise à jour partielle des listes existantes afin de permettre aux nouveaux électeurs de participer ; 3. Mener une révision complète des listes électorales.

Après avoir passé en revue toutes les dpnnées relevées dans le rapport concernant les trois options (inconvénients, avantages, crédibilité, coût financier, etc.)  Rushdi Nackerdien est revenu notamment sur l’importance du dialogue politique en cours où il revient au peuple congolais de lever ensemble la meilleure option pour le bien-être du pays.

Recommandations
Le rapport de l’équipe des experts du CEPSS a formulé un ensemble des recommandations aux différentes  parties prenantes (Ceni, gouvernement de la RDC, Partis politiques, société civile, communauté internationale).

Il estime que : – la Ceni devrait notamment s’acquitter de ses responsabilités légales de présentation d’un calendrier électoral réaménagé et assumer ses obligations constitutionnelles, en particulier l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle au moins 90 jours avant la fin du mandat présidentiel en cours. Le gouvernement de la RDC devrait publier et s’engager publiquement à fournir à la CENI les fonds nécessaires à  la préparation des élections.

La Majorité et l’Opposition devraient convenir d’un processus de dialogue inclusif et transparent pour résoudre les difficultés liées aux élections. Les OSC devraient aider la Ceni dans le déploiement des initiatives de sensibilisation et d’information des électeurs et des citoyens pour s’assurer de couvrir toutes les régions et tous les groupes cibles dans le pays. La Communauté internationale devrait s’investir dans le soutien au processus électoral, même si cela revient à définir des référentiels pour la Ceni qui détermineraient l’aide financière supplémentaire à fournir.
             Notons que l’équipe CEPPS a tenu 64 réunions avec des acteurs nationaux et internationaux (gouvernement, partis politiques, société civile, bailleurs de fonds, organisations internationales) et était composée des experts suivants : Carmina Sanchis-Ruescas, experte électorale/ responsable d’équipe ; Michel Chajes, Charles Djrekpo, et Carole Osero-Ageng’o, experte des questions d’inclusion.
Myriam Iragi