«Yolande Mabunia mérite d’être mise hors de toute poursuite. Les infractions d’arrestation arbitraire, dénonciation calomnieuse et torture mises à sa charge ne sont établies ni en fait comme en droit». Demande de l’officier du ministère public (OMP) dans son réquisitoire du lundi 4 mai 2015 au cours de l’audience publique qui a opposé cette dame à Irène Mpuna et Joseph Bolembo. Affaire enrôlée sous le RP 5029 devant le tribunal de grande instance de Matete et qui s’est tenue sans la comparution de la prévenue Yolande Mabunia, bien que régulièrement atteinte.
Dans sa version des faits, Irène Mpuna, assistée de ses conseils, a soutenu qu’en date du 2 février 2014, vers 6 heures du matin, des éléments de la police nationale congolaise en tenue civile, accompagnés de Yolande Mabunia; étaient venus dans sa résidence située au n°1, quartier Malandi, dans la commune de Matete. Là, ils avaient procédé à son arrestation, sous prétexte qu’elle était à la base de la disparution de sa fille de 24 ans.
Après, ils s’étaient transportés chez son jeune frère Joseph Bolembo, qui était arrêté pour le même motif. Acheminé au Groupe mobile d’intervention(GMI), ils avaient subi non seulement une torture morale mais aussi physique avant d’être relâchés, dans la soirée, par l’officier de police judiciaire (OPJ), faute de preuves. Ce qui avait occasionné l’internement à l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo), pour des soins appropriés.
Selon les plaignants, les policiers qui agissaient sous les ordres de Yolande Mabunia voulaient à tout prix qu’ils puissent accepter d’être au courant du lieu où s’était réfugiée sa fille disparue. Et pourtant cette dernière, après quelques jours, était retrouvée au sein de sa famille à Mpasa.
Interrogés par le tribunal sur ce qui pouvait être à la base du comportement affiché par Yolande Mabunia, Irène Mpuya a affirmé être la marraine de Marlène Mabunia, fille de la plaignante. Cette dernière, avec son mari, avaient interdit à leur fille Marlène de prier à l’église catholique. Compte tenu de sa résistance, Marlène était sérieusement frappée par ses parents avant d’être chassée du toit parental. Et, pour dissuader le groupe, la mère de Marlène avait organisé des arrestations. Arguments jugés non fondés par l’officier du ministère public. Pour l’organe de la loi, l’arrestation arbitraire est punie par l’article 67 du code pénal livre 2. Cependant, elle n’est retenue que lorsque les éléments matériel et moral sont réunis. Même cas pour la dénonciation calomnieuse punie l’article 76 du même code pénal.
Après l’analyse des faits et déclarations des plaignants, ces infractions ne sont pas fondées. Irène et Joseph étaient arrêtés, détenus et entendus par un, OPJ au groupe mobile d’intervention, un lieu reconnu et répertorié par le ministre de la justice. Ce qui contredit la thèse d’une arrestation arbitraire. Quant aux faits à la base de leur arrestation, rien n’indique qu’ils sont faux car, le registre d’informations ouvert par le parquet n’a pas donné ses conclusions. Cela vaut aussi pour la torture car, Yolande Mabunia n’est pas une personne qualifiée pour mettre sur son dos des tortures qu’ils auraient subies.
Par Yves Kadima