Une veuve contestée comme liquidatrice

Mardi 24 février 2015 - 13:43

Contestée par sa belle famille une année après la mort de son époux, Lando Batibuka, Christine Muchekuru a saisi la justice contre son beau-frère César Batibiika Mihigo et consorts. Elle demande au tribunal de Grande instance de la Gombe de la confirmer liquidatrice de la succession et d’annuler le procès- verbal de la réunion de famille qui avait désigné son beau-frère liquidateur à son insu.
Il y a lieu de préciser que les deux parties au procès s’entraccusent sous le RC 111066/110469/481. Au cours de l’audience publique d’hier lundi 23 février 2015, les avocats de la plaignante ont fait savoir que leur cliente était épousée légalement par feu Lando Batibuka, sous le régime de la communauté des biens réduits aux acquêts. C’était en 2005. Ils avaient eu un enfant du nom de Jean-Liber Batibuka, qui vient de totaliser 8 ans d’âge. Mais l’homme avait eu un autre enfant avant leur mariage.

Après la mort du mari, sa belle famille avait tenu un conseil en son absence et désigné César Batibuka Mihigo liquidateur et tuteur des deux orphelins. Ils ont rappelé qu’il y avait une procédure de divorce initiée par leur cliente contre son mari. Cette procédure n’avait pas abouti parce que l’intéressé était décédé.
Selon eux, la famille du défunt s’est accaparée de tous, ses biens, alors que certains sont inscrits au nom des orphelins. César Batibuka s’est fait tuteur des orphelins en lieu et place de leur cliente, en violation du Code de la famille, ont martelé les mêmes avocats. Les deux enfants ont été ignorés par le conseil de famille.

C’est pour cette raison que la veuve a saisi le tribunal des céans afin que ce dernier puisse choisir un juge pour enfants et faire l’inventaire de tous les biens laissés par feu Lando. « Elle demeure l’épouse du défunt parce qu’aucun jugement n’a consacré le divorce », ont martelé les avocats de Christine Muchekuru. De son côté, l’ancienne compagne du défunt, Fifi Mianda Mutombot, a fait savoir qu’elle avait aussi droit à l’héritage ainsi que son enfant, Landrine Batibuka, née hors mariage.

En réplique, l’avocat-conseil de César Batibuka a martelé que les enfants de leur feu frère, mineurs d’âge, étaient suffisamment représentés par leur mère au conseil de famille. Avec sa seconde femme, Christine Mucheruka, qu’il avait épousée légalement, ils avaient vécu trois ans ensemble avant d’être séparé, il y a 8 ans. Le défunt avait assigné la plaignante au Tribunal de paix de Ngaliema pour adultère, car elle avait eu un enfant hors mariage sans le toit conjugal.
Selon sa belle-famille, cette méconduite éliminait la veuve de la succession. Par conséquent, elle ne peut être désignée liquidatrice.
Appelé à donner son avis, l’officier du ministère public a demandé que les pièces des parties au procès lui soient communiquées, afin de lui permettre de se prononcer de manière utile.
Murka