C'est un tableau sécuritaire sombre que dressent les élus du grand Nord de la province du Nord-Kivu, essentiellement sur la situation vécue aujourd'hui à Beni ville et territoire.
Dans une déclaration le 6 juin dernier à Kinshasa et parvenue ce vendredi à 7SUR7.CD, les députés nationaux répertorient une suite des faits au cours desquels de nombreux citoyens de la région ont perdu la vie lors des attaques ADF depuis le mois d'avril dernier.
Ils rappellent que le 11 avril 2019, 7 personnes ont été décapitées à Bovata aux environs de Kamango, qu'une attaque rebelle a été enregistrée à Matete dans la ville de Beni avec des dégâts matériels importants. Le 17 mai, 5 civils ont été tués au point kilométrique (PK) 14, que dans la nuit du 18 au 19 mai,13 corps mutilés ont été retrouvés dans la forêt entre le PK16 et PK20.
Ces députés notent qu'en date du 23 mai, une personne a été tuée et 57 autres kidnappées à Chani-Chani. A eux d'ajouter que 4 civils ont été massacrés à Bundiguya le 27 mai même si trois jours après, lors de l'attaque de Ngite du 30 mai, 23 assaillants ADF avaient perdu également la vie.
Dans le même répertoire, ils indiquent que le 6 avril, 15 civils sont morts dans l'attaque de Kalongo à Beni-ville alors que le 5 juin, 1 mort a été enregistré parmi les civils au côté de plusieurs enlevés par l'ennemi à Nyaleke sur l'axe Beni-Kasindi.
Tout en peignant ce tableau qui reprend principalement les atrocités dans la zone de Beni, les députés nationaux rappellent en même temps que dans la ville de Butembo, aux territoires de Lubero et Rutshuru, des attaques et des kidnappings avec des demandes des rançons ne faiblissent pas.
Face à ces drames, les 16 signataires du document politique indiquent ce qui suit :
- Déplorent et dénoncent cette persistance des massacres à Beni en dépit des promesses du chef de l'État pendant la campagne électorale et à l'occasion de son dernier passage à Beni où il a promis de relever les officiers longtemps au front ;
- Rappellent au chef de l'État son accueil à bras ouvert par la population de Beni convaincue qu'il ramènerait rapidement la paix et la sécurité ;
- S'interrogent sur les raisons des difficultés qu'éprouvent les FARDC à faire face à l'ennemi pourtant dans un périmètre relativement petit ;
- Recommandent une vraie offensive des FARDC et la poursuite des assaillants jusque dans leur dernier retranchement au lieu de courir derrière les événements ;
- Demandent au chef de l'État de les recevoir urgemment conformément à sa promesse.
Rappelons que la rébellion ADF et les milices Maï-Maï sont les principaux groupes armés qui sont pointés du doigt comme auteurs des massacres de populations civiles dans la région de Beni
Isaac Kisatiro depuis Butembo