RDC : Le Syndicat CLE réagit à un article sur l'ANAPI du 20 janvier (mise au point) 

Mercredi 22 janvier 2020 - 12:54
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Le syndicat CONVENTION DE LUTTE POUR LES EMPLOYÉS a lu avec surprise la position exprimée par l'ANAPI à la suite de sa lettre de déclaration de conflit collectif de travail adressée à l'inspection générale du travail. 

Dans sa stratégie de réponse, l'Anapi choisit l'argument en dehors de la cause ignorant la liberté syndicale consacrée par la convention 87 de l'OIT et l'article 38 de la constitution de la RDC. 

A travers les dispositions garantissant les droits syndicaux aux travailleurs, la convention 87 reconnaît à chaque travailleur le droit d'adhérer au syndicat de son choix. 

En l'absence d'une délégation syndicale depuis 18 ans à l'Anapi et ce, en violation de la constitution et de l'article 255 du code du travail, 80 % des travailleurs de l'Anapi ont adhéré librement à notre syndicat  depuis 2 ans. 

En outre, l'article 266 du code du travail comble le vide syndical dans les entreprises dépourvues de  délégation syndicale en reconnaissant à chaque travailleur le choix d'être assisté en cas litige individuel ou conflit collectif du travail par son syndicat. La présence syndicale dans une entreprise n'est garantie par les élections que pour organiser la représentation des travailleurs conformément à l'article 255 du code su travail. Mais le législateur n'a jamais subordonné la jouissance  des droits syndicaux à la reconnaissance d'un syndicat par un employeur alors que celui ci peut user des manoeuvres pour refuser d'organiser les élections depuis 18 ans. Les travailleurs  dont les conditions sociales sont bafouées n'ont pas besoin d'une autorisation préalable avant d'adhérer au syndicat. La volonté suspecte de l'employeur d'orienter le choix des travailleurs est constitutif de l'ingérence interdite à l'article 235 du code du travail.

La liberté syndicale est garantie pour la protection des intérêts professionnels des membres par les syndicats d'appartence avec ou sans élections au sein d'une entreprise. 

Il faut signaler que l'Anapi a tenté de corriger la gestion de son personnel à la suite des mémoranda de la CLE en élaborant pour la première fois son règlement intérieur du reste entaché d'irrégularités, en  l'immatriculant les agents à la CNSS, en signant des contrats de travail pour certains et en organisant les commissions de discipline jadis inexistantes. 

Les travailleurs de l'anapi sont conscients que la lutte pour les droits des professionnels n'a jamais été un cadeau. C'est pourquoi, à  l'image de tous les congolais travaillant dans les établissements publics, ils seront face à leur avenir professionnel ce 29 janvier 2020 et s'exprimeront à travers l'arrêt de travail si l'inspecteur du travail ne donne pas une suite favorable aux revendications contenues dans la lettre de leur syndicat. Le respect du droit syndical est un facteur de l'Etat de droit.

José Kadima