Dans son rapport publié ce dimanche 3 mai 2020, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la presse, l'ONG Journaliste En Danger (JED) note une accélération du rythme des attaques contre les journalistes en RDC après une légère accalmie observée en début d'année 2020.
En une année soit du 3 mai 2019 jusqu'au 3 mai 2020, JED renseigne qu'au moins 83 cas d'atteinte à la liberté de la presse ont été documentés à Kinshasa et dans les différentes provinces de la RDC.
Parmi ces atteintes, cette organisation de défense des droits des professionnels des médias relève des agressions, arrestations, menaces de mort, incendie d'une station en Ituri, interdiction de diffusion des émissions politiques au Kasaï Central.
En outre, elle signale l'interpellation de deux journalistes toujours au Kasaï Central au mois de février dernier et la suspension au mois de mars de deux émissions de deux radios dans la province de la Mongala.
Par ailleurs, JED constate que les promesses du président Tshisekedi d'un renouveau pour la presse congolaise demeurent "lettres mortes".
"En l'absence de ces actes concrets, notamment l'adoption d'un nouveau cadre légal pour remplacer la loi de 1996, qui criminalise les délits de presse, la lutte contre l'impunité dont jouissent les auteurs des violences contre les journalistes, et sans une justice indépendante qui garantisse l'exercice de la liberté de la presse contre les abus des détenteurs des pouvoirs publics, la RDC restera dans la zone rouge des pays classés "à risque" pour les journalistes et les médias indépendants", conclut-il.
Récemment, l'organisation française de défense de la liberté de l'information et Reporters Sans Frontières (RSF) ont rendu public le classement mondial de la liberté de la presse dans lequel la RDC a gagné 4 places. Elle occupe actuellement la 150è place.
Prince Mayiro