Le député national Ados Ndombasi Banikina adresse une question orale avec débat à la ministre des affaires étrangères Marie Tumba Nzenza sur la rupture de production des passeports congolais. Sa question orale avec débat a été déposée au bureau de l'Assemblée nationale, le mercredi 30 septembre 2020.
Dans ce document parvenu à 7SUR7.CD ce vendredi 2 octobre, cet élu de Kinshasa membre de la coalition LAMUKA pose un certain nombre de questions à la patronne de la diplomatie congolaise pour cerner le dossier relatif à la rupture de production des passeports. Il s'agit de :
- Pourquoi le passeport congolais n’est-il plus produit ?
- Puisque gouverner c'est prévoir, n’est-il pas de votre devoir en tant que gouvernement, de veiller à ce que tout service fourni au peuple congolais ne souffre d’aucune interruption ?
- N'est-ce pas que cela s’impose aussi à vous et aux services de votre ministère chargés de la gestion du passeport, encore avec plus de rigueur au regard de son coût prohibitif, l’un de plus chers au monde ?
- Comment justifiez-vous que ce passeport, dont la production est en majeure partie financée par son coût excessif payé par les demandeurs, connaisse une rupture de stock ?
- Qu’en-est-il des congolais nécessitant une évacuation médicale d’urgence mais dont la vie serait mise en danger parce que ne pouvant pas se faire délivrer un passeport ?
- Que dire de nos frères et sœurs de la diaspora dont les passeports ont expiré et qui nécessitent urgemment de les renouveler pour leur séjour à l’étranger ?
- Qu’advient-il des étudiants congolais ayant bénéficié des bourses d’études à l’étranger et dont le parcours éducationnel sera compromis du fait de votre administration ?
- Enfin quel est le sort de toutes ces femmes commerçantes piliers de nos foyers ?
- Le gouvernement n’a-t-il pas l’obligation de prévenir ce genre d’de irrégularités ?
- Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ?
Par ailleurs, le député Ados Ndambasi rappelle que l’État congolais avait sous-traité la production du passeport à SEMLEX, une entreprise privée spécialisée dans la production des imprimés de valeur.
Il dit, de ce fait, constater que non seulement il n'y a plus production des passeports mais aussi et surtout qu’aucune information n'est donnée par le ministère des affaires étrangères à l’opinion publique.
"Et pourtant, selon les informations publiées par le gouvernement congolais, SEMLEX devait procéder à un transfert du savoir-faire technologique à une société congolaise afin d’assurer la continuité de la production du passeport localement", dit-il.
Au regard de cela, ce cadre de LAMUKA exige d'autres réponses de la part de la ministre des Marie Tumba Nzenza aux questions suivantes :
- Pourquoi SEMLEX ne produit plus de passeport congolais ?
- Un audit de l’exécution du contrat avec SEMLEX a-t-il été ou sera-t-il effectué ?
- À ce jour, quelle entreprise congolaise a la charge de la production du passeport congolais ?
- Alors que le contrat prévoyait qu’à l’échéance il y ait transfert de compétence et de technologie avec l’État congolais, qu’en est-il de ce transfert ?
- L'État congolais a-t-il mis à la disposition de SEMLEX, le personnel censé prendre la relève ?
- Le peuple peut-il disposer d’une copie de ce contrat et comment a-t-il été exécuté ?
- Dans combien de temps pensez-vous que vos services reprendront la production du passeport ?
- Maintenant que SEMLEX ne fait plus partie du partenariat, le prix du passeport va-t-il baisser et de quel ordre ?
- Pourquoi ne pas promouvoir nos propres services en confiant ce marché à l'hôtel des monnaies qui, nous pensons, a pu mettre à jour sa technologie ?
Il sied de rappeler que le contrat entre le gouvernement congolais et le consortium des sociétés SEMLEX a pris fin au mois de juin dernier. L'exécutif national n'a pas renouvelé ce contrat.
Dans une communication faite, à cet effet, la ministre de affaires étrangères avait soulevé quelques préalables à la reprise de la production des passeports notamment le transfert du patrimoine entre le gouvernement et SEMLEX. Au terme d'un contrat signé entre les deux concernés, Marie Tumba Nzenza avait annoncé la reprise de la production des passeports le 6 juillet de l'année en cours.
Prince Mayiro